Grimpette au-dessus du Camp 2
© Brad Jackson
Alpinisme

K2 : le pic le plus dangereux du monde

21 alpinistes sont partis défier les 8.611m du K2. Découvrez la montagne la plus hostile du monde...
Écrit par Brendan Leonard
Temps de lecture estimé : 3 minutesPublié le
La deuxième plus haute montagne du monde (à peine 237 mètres de moins que l’Everest) a la réputation d’être beaucoup plus hasardeuse que l’Everest. Et les statistiques ne mentent pas. Historiquement, pour 100 alpinistes ayant gravi l’Everest, 4 sont morts. Pour 100 ayant gravi le K2, 29 ont perdu la vie. Quelque 306 personnes ont atteint le sommet du K2, en comparaison des plus de 5.600 qui ont gravi l’Everest.
Le chemin pour le camp de base

Le chemin pour le camp de base

© Ahmad Abdul-Karim Photography

La différence se situe d'abord au niveau de la météo. L’ascension est plus difficile, avec deux sections plus techniques – House Chimney et Black Pyramid. Une fois ces deux-là passées, les alpinistes doivent négocier l’étroit couloir de Bottleneck et défier une série d’énormes séracs.
Les porteurs au camp du K2

Les porteurs au camp du K2

© Ed Darack

En 2008, une partie du sérac s’est dérobée, coupant des cordes en place et causant une avalanche sur le chemin, ce qui a rendu le Bottleneck plus difficile à naviguer et plus technique pour les parties qui avaient grimpé au-delà. Lors de la pire journée de l’histoire du K2, 11 alpinistes sont morts. Un nouveau documentaire, The Summit (dont le trailer est ci-dessous), a été projeté en avant-première à Sundance en janvier 2013, et tente d’expliquer l’obsession qui entoure cette montagne, les dangers à la gravir et la tragédie de 2008.
Attention, malgré sa réputation de montagne sauvage, le K2 n’est statistiquement pas le plus mortel des pics de 8.000 mètres et plus. Il est battu par l’Annapurna. Pour 100 alpinistes qui s’y sont mesurés, 34 sont morts. Mais le K2 draine plus d’intérêt, sans doute en raison de sa réputation.
Le Gilket Memorial au camp de base du K2

Le Gilket Memorial au camp de base du K2

© Credit: Nadeem Khawar

Les drames majeurs, en 2008 et en 1986 – quand 13 alpinistes ont trouvé la mort en l’espace de quelques semaines – ont mis le K2 sous les feux de l’actualité. Et malgré cela, des expéditions mettent le cap sur lui tous les ans. Pourtant le K2 et sa météo sont versatiles. En 2009 et 2010, personne n’a franchi le sommet. En 2012, plus de 30 alpinistes l’ont gravi, dont 28 lors d’une magnifique journée le 31 juillet. Les équipes de cette année espèrent sans doute un succès similaire.
D’après le blog Altitude Pakistan de Raheel Adnan, 21 alpinistes de différentes expéditions avaient prévu de quitter le camp de base du K2 le 24 juillet, dans l’espoir de profiter des bonnes conditions météo prévues à partir du 27 juillet.
Grimpette au-dessus du Camp 2

Grimpette au-dessus du Camp 2

© Brad Jackson

Les alpinistes étaient partis à 6 heures du matin (heure locale). Quatre équipes (une japonaise, une argentine, et deux internationales composées de Néo-Zélandais, d’Australiens, de Népalais, de Grecs, de Britanniques et de Canadiens) sont parties vers le sommet. Tous par la route standard d’Abruzzi Spur.
L’alpiniste espagnol Alex Txikon, qui avait prévu d’emprunter la route de Cesen sans oxygène avec son compatriote Felix Criado et le Mexicain Benjamin Salazar, avait apparemment fait demi-tour jusqu’au Camp 2 car il y avait trop de neige sur le chemin.
Un team suisse (Mike Horn, Fred Roux et Kobi Reichen) avait également prévu d’emprunter la Cesen Route, mais Mike Horn postait sur son blog le 20 juillet que Fred Roux et lui-même étaient partis pour le Broad Peak pour tenter de secourir les 3 alpinistes iraniens qui s’étaient perdus autour de 8.000 mètres et sont finalement décédés.
MISE À JOUR : les communiqués de vendredi matin indiquent que tous les teams ont fait demi-tour en raison de grosses quantités de neige sur le chemin et de gros risques d’avalanches. Le sommet du K2 pourrait bien rester non-atteint en 2013. Encore une fois.