Une image du jeu vidéo Colin McRae Rally.
© Codemasters
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Rétro : Colin McRae Rally

On regarde dans le rétro et on se remémore le plus épique des jeux de rallye !
Écrit par Curtis Moldrich
Temps de lecture estimé : 6 minutesPublié le
Sorti en 2015, DiRT Rally est l’un des jeux de rallye les plus authentiques qu’on connaisse. Avec sa combinaison hyper réaliste d’un moteur physique de pointe, de courses minutieusement reconstituées et de voitures modélisées avec attention, c’est la meilleure simulation de rallye jusqu’à présent.
Pourtant, les joueurs ont dû emprunter une longue route tortueuse et pleine de graviers pour en arriver là. Avant ça, il y avait la série DiRT, séduisante mais creuse, et encore avant, le jeu par lequel tout a commencé : Colin McRae Rally. Sorti pour la première fois en 1998 sur PC et PlayStation, la première vraie simulation de rallye distançait ses concurrents en leur faisant mordre la poussière pixellisée. Maintenant que la franchise est de retour aux fondamentaux et pleine de boue, il est tout à fait temps de se rafraichir la mémoire.
En 1998, la domination de la PlayStation bat son plein. Gran Turismo, Ridge Racer et la série Formula One de Codemasters règnent sur le bitume, mais s’agissant de rallyes, les joueurs ont très peu de choix.
Au même moment, Colin McRae porte haut les couleurs de l’Ecosse au Championnat du monde des rallyes. Après avoir remporté le championnat en 1995, la vue de la Subaru bleue de McRae dévalant les forêts, les montagnes et les routes poussiéreuses est devenue monnaie courante. Il permet à l’équipe Subaru de remporter les Championnats constructeurs en 1995, 1996 et 1997 : l’écossais volant est dans la forme de sa vie.
Du coup, il est tout à fait logique que le studio britannique Codemasters (plus connu jusque-là pour la série Micro Machines et Brian Lara Cricket, entre autres) et la légende du rallye joignent leurs forces pour réaliser le jeu vidéo qui fera un carton. Sauf que Colin McRae Rallye n’est rien de la sorte. Plutôt que de se contenter de prêter son nom au titre, McRae a apporté sa propre expertise technique, qui, combinée avec l’expertise de la talentueuse équipe de Codemasters, a donné l’un des meilleurs jeux de rallye de l’histoire.
Proposant les voitures et pilotes officiels de la saison 1998, le tout premier Colin McRae Rally avait toutes les bonnes licences, jusqu’à la Subaru de McRae sur la jaquette du jeu. Bien sûr, il intégrait aussi toutes les machines résistantes et pourtant incroyablement rapides qui dominaient ce sport à l’époque. En plus de la légendaire 4 roues motrices Subaru Impreza 22B de McRae et de son coéquipier Richard Burns, le jeu propose aussi l’arme de son rival de toujours : la menacante Mitsubishi Lancer E4 de Tommi Mäkinen. Les bolides classiques comme la Ford Escort et la Toyota Corolla sont aussi présents. Codemasters a même pris soin d’inclure des voitures de divisions inférieures, comme la Renault Maxi Mégane.
Bien sûr, pour les standards d’aujourd’hui le jeu semble carrément moche. Les collines avaient souvent une surface plane, les textures étaient plus à une bouillie qu’autre chose et les arbres étaient des images en 2D. Quant aux spectateurs ? Des statues immobiles dans des positions bizarres.
Mais le plus important, c’est que la sensation qu’on avait en y jouant était révolutionnaire. Même s’il ne bénéficiait pas du même photoréalisme que ses descendants sur des machines plus puissantes, le Colin McRae original réussissait à reproduire l’essence, les sensations et l’esprit du rallye, et en se contentant seulement d’une PlayStation 32-bit pour aller avec. Chaque voiture sonnait semblable aux enregistrements des modèles WRC réels, et se conduisait exactement comme il le fallait. A une époque où Gran Turismo et F1 98 proposaient des voitures de circuits adhérentes avec une tenue de route plus facile, Colin McRae Rally était une bête frénétique et nerveuse, mais c’est un compliment. Le jeu a en quelque sorte réussi à vous faire sentir que vous étiez toujours à la limite entre un virage bien manœuvré et un crash épique. Chaque saut, crête et virage en épingle à cheveux exigeait d’être concentré à 100%.
Finir une course nécessitait de la réactivité, une maitrise précise de l’accélération et beaucoup de courage. Les ternes manettes grises de la PlayStation finissaient toujours pleines de sueur et les pouces douloureux étaient monnaie courante. Ajoutez les indications directionnelles innovantes (pour l’époque) de votre co-pilote, ainsi qu’une superbe vue intérieure reproduisant le volant et les mains, et vous vous sentiez vraiment comme une star (pixellisée).
En plus du gameplay, Codemasters a aussi reproduit la diversité du calendrier et les changements de surfaces du vrai Championnat du monde des rallyes. Intégrant huit courses au total, le jeu proposait différentes types de route et vous obligeait à adapter votre voiture aux conditions. Qu’il s’agisse du bitume brûlant de la Corse, de la boue de Monte-Carlo ou de la neige de Suède, chaque course forçait le pilote à s’adapter aux conditions. Les réglages avancés des pneus, du freinage, des suspensions et de la sensibilité de la direction avaient tous un rôle à jouer dans Colin McRae Rallye. Et ce sont des éléments de customisation qui nous semblent aujourd’hui aller de soi pour les jeux next-gen.
En 1998, Codemasters reproduisait le côté endurance du rallye, et c’est quelque chose que le studio a redécouvert seulement récemment. Les ravitaillements permettaient aux joueurs de réparer les dégâts et de préparer leur voiture entre les étapes, mais une limite de temps vous obligeait à choisir entre les réparations et l’optimisation de la voiture. Ce genre de décisions ajoutait une couche supplémentaire de management à un gameplay déjà immersif, et ça fit passer Colin McRae Rallye de jeu impressionnant à jeu légendaire.
Même si le jeu est sorti seulement en Amérique du Nord en 2000, Colin McRae Rallye a engendré un certain nombre de suites réussies, chaque jeu améliorant les graphismes douteux des origines ainsi que le gameplay qui va avec. Colin McRae Rallye 3 a représenté le passage de la franchise sur la PS2 et la Xbox, et il reste l’un des sommets de la série. Après ça, Codemasters décida de laisser tomber la licence WRC officielle, et suite à la mort tragique de McRae en 2007 dans un crash d’hélicoptère, la série a pris la forme de DiRT. Nouvelle représentation du rallye, la série DiRT a rapidement changé de direction, passant de la simulation sans compromis au showbiz et au glamour. Les voitures de DiRT étaient des bêtes agressives aux couleurs brillantes, mais elles manquaient du frisson d’excitation que le jeu d’origine reproduisait. Aujourd’hui, le studio est revenu à ses racines.
Codemasters a utilisé la puissance de la next-gen pour améliorer tout ce qui rendait le jeu original si légendaire. Proposant un gameplay hyper réaliste, des routes superbement réalisées et mettant l’accent sur le versant endurance du rallye, DiRT représente la fin de la boucle pour Codemasters. Le fait que même aujourd’hui en 2015 le hautement sophistiqué DiRT Rally soit considéré comme le successeur spirituel du vieux jeu d’origine de 1998 témoigne de l’importance de ce dernier.
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