La jaquette du jeu vidéo de tir à vue Doom du studio id Software,.
© id Software
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Comment Doom a influencé les FPS depuis 20 ans ?

Avec la sortie du reboot du FPS mythique d’id Software, retour sur l’influence du premier Doom.
Écrit par Alexis Lebrun
Temps de lecture estimé : 5 minutesPublié le
Si les FPS sont l’un des genres les plus populaires du jeu vidéo aujourd’hui, ils le doivent à un jeu sorti en 1993. C’est en effet avec Doom que ce genre alors peu connu s’impose auprès du grand public. Et plus de 20 ans après la sortie du jeu de shoot légendaire d’id Software, on continue d’en parler comme d’une référence indépassable pour les FPS, ayant engendré d’innombrables clones nommés « Doom-like. »
Bien sûr, Doom n’est pas la premier FPS. En 1992, Wolfenstein 3D popularise déjà le genre. Ce jeu est d’ailleurs développé par le même studio que Doom : id Software. Il pose les bases que Doom reprendra et améliorera : vue de l’arme à la première personne bien sûr, barre de vie, arsenal, trousses de soin, violence décomplexée…
Depuis, id Software est devenu un studio de légende dans l’industrie du jeu vidéo, grâce aussi à la série Quake. Mais Doom 3 et Rage ayant été des succès mitigés, le studio était attendu au tournant avec le reboot de la série par laquelle tout a commencé.
Et force est de constater que le pari est réussi. Même si John Carmack a quitté id Software et le projet en 2013 pour devenir CTO d’Oculus, le jeu édité par Bethesda reste fidèle à l’original tout en le remettant au goût du jour.
Mais au-delà de sa postérité auprès du grand public, pourquoi le premier Doom est-il aussi important pour le genre des FPS ? Retour en 5 points sur l’héritage de l’un des jeux les plus célèbres de tous les temps.

Il a fait du moteur de jeu la pierre angulaire des FPS

Evidemment, si Doom a été une telle révolution à l’époque, c’est d’abord grâce aux prouesses techniques de son moteur. Là où Wolfenstein 3D était encore relativement simple, le moteur id Tech 1 qui fait tourner Doom (et qui sera réutilisé dans Doom II) fait sensations avec les possibilités inédites qu’il ouvre. Surfaces avec des textures différentes, hauteur variable des murs, gestion dynamique de la luminosité : les graphismes en fausse 3D du « Doom engine » vont faire la légende d’id Software et de John Carmack, son créateur. Depuis, chaque nouvelle version du moteur id Tech a contribué à la popularité des autres jeux du studio. Et ce dernier ne se prive pas de « louer » son moteur à ses concurrents. Sa technique triomphe et fait pendant un temps le succès et la richesse d’id Software. C’est le début d’une époque où les meilleurs moteurs de FPS (avant le Source Engine ou l’Unreal Engine) sont rentabilisés pendant des années sur des tonnes de jeux.

Il a popularisé les mods

La popularité de Doom et de son moteur est telle qu’elle engendre des tonnes de contenus non-officiels, car les fichiers du jeu sont modifiables assez facilement par les hackers. L’ère du modding commence pour les FPS, et il va en devenir un aspect essentiel jusqu’à aujourd’hui. Submergé par la quantité de mods qui sortent à l’époque, id Software a la bonne idée d’en commercialiser deux dans la version « Final Doom » du jeu. Et si la communauté des fans de Doom est encore active aujourd’hui, c’est aussi parce que le moteur du jeu est sous licence publique depuis la fin des années 1990 grâce à id Software. Une bonne habitude qui sera conservée pour les versions suivantes du moteur id Tech, après quelques années d’exploitation. Pas un hasard donc si d’excellents mods sortent encore aujourd’hui sur Doom notamment, comme le très bon Brutal Doom.

Il a popularisé le mode deathmatch en multijoueur

Imaginez un peu : nous sommes en 1993 et Doom permet déjà de jouer en réseau local ou via un modem téléphonique, et ce jusqu’à quatre joueurs en mode coopératif ou match à mort. C’est le début d’une véritable révolution, bien avant l’explosion des FPS en ligne comme Quake, Unreal Tournament ou Counter-Strike. Mais surtout, Doom popularise le mode deathmatch devenu incontournable chez tous les FPS depuis. Encore un coup de génie du duo formé par John Carmack et John Romero chez id Software.

Il a initié les polémiques sur la violence des FPS

Dès sa sortie, Doom fait scandale. Aujourd’hui, le genre des FPS est habitué aux polémiques sur la violence de certains titres. Mais à l’époque, le monde découvre avec effroi l’univers sanglant de Doom. Bien sûr, Wolfenstein 3D avait déjà eu quelques problèmes à cause de ses nombreuses références au nazisme et avait beaucoup contribué à la légende naissante d’id Software. Mais Doom repousse toutes les limites de l’époque avec son ambiance ouvertement gore et ses démons que vous pouvez attaquer à la tronçonneuse. Réservé aux plus de 17 ans aux Etats-Unis, le jeu est censuré en Allemagne. Si cette réputation sulfureuse fait parler du FPS d’id Software, elle amuse moins quand on apprend que l’un des tueurs du lycée de Colombine était un fan du jeu.

Il a imposé un modèle de gameplay unique

L’influence de Doom est loin de se résumer à ses qualités techniques. Si le jeu a laissé de tels souvenirs, c’est aussi pour la construction de ses niveaux. Car oui, Doom n’est pas qu’un FPS bourrin. Selon la difficulté choisie, il faut savoir faire preuve de subtilité pour survivre face aux projectiles des ennemis et les éliminer dans le bon ordre. Le gameplay est similaire à celui d’un shoot ‘em up, et c’est un carton. L’immersion dans les niveaux labyrinthiques de Doom est totale et déjà à l’époque, le joueur doit chercher des clés pour ouvrir certaines portes et avancer dans le jeu. Bref, Doom n’impressionne pas seulement par ses graphismes mais aussi par son gameplay et son level design torturés. D’ailleurs, la pratique du speedrun apparait avec Doom. Encore une preuve de l’influence énorme du titre sur le jeu vidéo.
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