Après une deuxième place en 2024, le Dakar 2025 s’est révélé plus compliqué pour Guillaume de Mévius, même s’il a tout de même remporté une étape. « Mais un vainqueur du Dakar ne gagne pas des étapes : il est performant tout au long de la course, sur tous les terrains. » C’est avec cette philosophie que le Belge se présentera au départ, au volant d’une Mini « plus fiable et plus rapide ». Devenir père d’une petite fille plus tôt cette année ne fait que renforcer sa motivation : « Aujourd’hui, je veux être le meilleur, non seulement pour moi, mais aussi pour elle. »
Comment s’est passée ta préparation pour le Dakar ?
Guillaume de Mévius: « Avec Mathieu, nous n’avons pas disputé le Rallye du Maroc cet été, comme nous le faisons d’habitude. À la place, nous sommes allés courir et tester en Arabie saoudite début décembre, là même où se déroule le Dakar. Une approche différente des autres années, mais une très bonne préparation. Nous nous sentons prêts et avons hâte de prendre le départ. »
Tu évolue dans la même équipe (X-raid), avec la même voiture (Mini) et le même copilote, Mathieu Baumel. Qu’est-ce qui a changé par rapport au Dakar 2025 ?
« Vue de l’extérieur, la Mini semble identique, mais elle a beaucoup évolué. Elle est aujourd’hui plus fiable et plus rapide qu’auparavant. Et Mathieu n’est plus tout à fait le même non plus : une semaine après le Dakar 2025, il a été victime d’un grave accident et a perdu une partie de sa jambe. Il roule désormais avec une prothèse à la jambe droite et ce n’est que depuis septembre que nous savons qu’il pourra participer au Dakar. Dès le départ, nous avions décidé d’essayer ensemble, mais nous devions d’abord tester si c’était possible. Heureusement, tout s’est très bien passé. Mathieu est revenu à son niveau et je n’ai aucune inquiétude à ce sujet. »
Mathieu roule aujourd’hui avec une prothèse à la jambe droite. Nous avons tout de suite décidé d’essayer de continuer ensemble, mais ce n’est qu’en septembre que nous savions que c’était possible
Quelles sont tes ambitions pour ce Dakar ?
« Mon objectif est de me placer dans le top 5 dès le début de la course. Le Dakar est une épreuve longue, imprévisible, pleine de rebondissements. Une fois que l’on est dans le top 5, tout peut arriver. Bien sûr que nous voulons gagner, mais le premier objectif est d’être bien positionnés. Et croyez-moi, on fera tout notre possible pour essayer de gagner. »
« Le Dakar ne se résume pas à gagner des étapes. Il s’agit d’être performant partout, sur tous les terrains, pendant deux semaines. Les vainqueurs du Dakar ne sont pas ceux qui gagnent des étapes, mais ceux qui sont toujours bons partout. »
Quand est-ce que le Dakar 2026 sera réussi pour toi ?
« Pour moi, la réussite du Dakar, c'est quand je l'aurai gagné. Tant que je ne l'aurai pas gagné, j'essaierai de faire mieux. Et quand je l'aurai gagné, j'essaierai de le faire encore une deuxième fois, une troisième fois. » (rires)
Pour moi, la réussite du Dakar, c'est quand je l'aurai gagné. Tant que je ne l'aurai pas gagné, j'essaierai de faire mieux
Tu es devenu papa d’une petite fille cette année. Est-ce que cela change quelque chose pour toi ?
« Oui, clairement. J’ai déjà disputé des courses cette année en étant papa, mais le Dakar est différent : c’est plus long, plus intense. J’ai ressenti le changement dès ma première course après sa naissance, en Afrique du Sud, alors qu’elle n’avait que trois semaines. Avant, je courais uniquement pour moi, pour devenir le meilleur. Aujourd’hui, j’ai aussi envie de le faire pour elle, pour qu’un jour elle puisse dire ce que son papa a accompli. Cela n’ajoute pas de stress ou de peur, au contraire. C’est une motivation supplémentaire pour faire encore mieux. »