Snowboard
Love Your Brain, le nouveau combat de Kevin Pearce
INSPIRE : Victime de lésions au cerveau lors d’une chute, Kevin œuvre aujourd’hui pour les autres.
Notre série INSPIRE est consacrée aux snowboardeurs qui se sont fait remarquer au-delà de leur sport de prédilection, ouvrant la voie à de nouvelles possibilités qui en retour inspirent à suivre leur exemple.
À l’époque, en 2009, l’objectif de Kevin Pearce était de se rendre aux JO de Vancouver et de repartir avec une médaille autour du cou. Shaun White était alors le n°1 mondial et la pression était sur les épaules de Kevin, jugé le seul capable de contrecarrer la superstar. C’était aussi l’époque de la course à l’armement, alors que des tricks étaient inventés tous les jours ; le double cork était devenu l’arme fatale dans le pipe et Pearce bossa dur pour maîtriser la figure à temps pour les JO et ainsi d’espérer défier White.
Mais à deux mois du grand rendez-vous olympique, ce fut le drame. Heurtant l’arête du pipe à Park City alors qu’il tentait un énorme double cab, Kevin rebondit tête la première sur le plat du pipe, complètement gelé. Victime d’un gros traumatisme crânien, il passa six jours dans le coma avant d’enchaîner par des mois de convalescence puis de rééducation. Ce long retour à la lumière de Kevin fut d’ailleurs brillamment mis en images dans le documentaire “ The Crash Reel” sorti en 2013.
L’un des aspects les plus émouvants du film était de voir à quel point Kevin faisait preuve de volonté, bien décidé à faire son retour à la compétition un jour, incapable d’accepter l’inacceptable : touché au cerveau, Kevin perdit en acuité visuelle et sa mémoire fut affectée. Pire, un nouveau choc serait désormais catastrophique…
Mais alors que ce chapitre de sa vie se refermait, tirant le rideau sur sa carrière de snowboardeur pro, un nouveau s’ouvrait à lui. En mettant à profit sa célébrité et son expérience, il travaillerait désormais au service des autres.
La concrétisation de cette nouvelle vie prit la forme de Love Your Brain, un nouveau projet consacré à la prévention des accidents du cerveau et la rééducation des malades. En outre, la fondation KP vit le jour, dans le but de soutenir les initiatives locales d’aide aux familles qui connaissaient le même destin que celui des Pearce. Paradoxalement, Kevin devint une source d’inspiration encore plus forte après cet abandon forcé de sa carrière de rider.
Quelle est la plus grande leçon que tu as retenue de ce long combat personnel ?
Réaliser ce dont le corps humain est capable, surtout si l’esprit est fort.
Et quelle a été la chose la plus dure à encaisser en ce qui concerne le snowboard à proprement dit ?
De constater à quel point j’étais handicapé, de réaliser la gravité de l’accident, et de ne plus être capable de faire les mêmes choses qu’avant sur une planche ; ce à quoi je consacrais ma vie. Le fait d’avoir perdu tout cela a modifié la façon dont je vois le snowboard. J’aime toujours autant ça, mais ne plus être en mesure de rider un halfpipe ou de faire des sauts m’a fait prendre de la distance avec le sport. Ce n’a pas été facile d’accepter ce changement.
Après les JO à Sotchi, des rumeurs ont circulé, évoquant que le CIO réfléchissait à l’abandon du snowboard comme discipline olympique - en particulier le slopestyle - car jugé trop dangereux. Quelle est ta position à ce sujet ?
Je pense que les gens ne savent pas de quoi ils parlent. OK, il y a peut-être eu quelques chutes et accidents, mais je serais curieux de connaître le nombre d’accidents de voiture qui ont eu lieu ne serait-ce qu’aujourd’hui. C’est ridicule et je suis en total désaccord avec cette position.
Quelle est la meilleure chose qui t’est arrivée au cours de l’année passée ?
Observer comment le documentaire [“The Crash Reel”] a touché les gens et changé leur vie. C’est plus qu’un simple divertissement, les gens repartent de ce film en ayant appris quelque chose et décident de changer, pour le meilleur.
Pour soutenir la cause de Kevin Pearce, faites un don à Love Your Brain.
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