Au milieu des années 70, les premiers sons hip-hop investissent le quartier du Bronx à New-York. Plus qu'un courant musical, c'est toute une culture qui naît. Et avec elle, une nouvelle façon de s'habiller.
B-boy, ghetto, bling-bling, gangsta... Les tendances se propagent de ville en ville, d'Est en Ouest et de scène en scène, portées par un mouvement en constante évolution.
Retour sur les tendances hip-hop les plus marquantes, les inoubliables et les come-back. Qui sait, peut-être qu'un jour les salopettes de Chance The Rapper entreront dans cette liste.
Les années b-boy
Premier courant porté à la fois par les rappeurs, les DJs, les breakdancers et les graffeurs, le look b-boy émerge au début des années 80, sur la Côte Est. De la tête au pied ça donne : bob Kangol, grosses chaînes en or, collier avec son blaze, survêtements noirs (parfois en cuir) et baskets shell-toe avec des lacets 'phat'.
Des marques comme Le Coq Sportif et Adidas étaient partout dans la rue à l'époque. Parmi les ambassadeurs de ce style on retrouve en tête Run-D.M.C. mais aussi The Fat Boys, Ultramagnetic MCs, Schoolly D, LL Cool J, Big Daddy Kane et beaucoup d'autres.
Black pride
Après l'explosion du style gangster rap, inspiré par la culture des gangs Latino-Américains et le style flower-power de De La Soul, la mode hip-hop s'intéresse au mouvement Black Pride. Le style devient plus engagé et plus responsable.
Vers la fin des années 80, des groupes comme Public Enemy, Eric B And Rakim, Brand Nubian, Main Source, Queen Latifah, KRS-One, Salt-N-Pepa et d'autres célèbrent l'héritage africain. Ils se mettent à revisiter les mouvements nationalistes noirs comme les Black Panthers. Les sapes paramilitaires se mêlent aux couleurs nationalistes avec du jaune, du rouge, du noir et du vert. Même les bijoux prennent du sens, avec les boucles d'oreilles en or de Salt-N-Pepa, liées à l'africanisme.
Ghetto Fabulous
Vient ensuite la tendance la plus ostentatoire du hip-hop, qui surpasse même la période des bling-bling éblouissants de Courvoisier au début des années 2000. Dans un style qui suggère une richesse extrême, au milieu des années 90, les plus grandes stars du hip-hop commencent à porter des vêtements de plus en plus extravagants.
Sean Combs (alias Puff Daddy, alias Puffy, alias P Diddy, alias Diddy, alias Love) s'approprie la tendance et l'appelle "Ghetto Fabulous". Mais lui, Snoop Dogg, Notorious B.I.G. et 2-Pac ont d'abord commencé par imiter le look du gangster de la vieille école et la célèbre époque de la prohibition. Cela signifie porter des fédoras et des chapeaux bowler, des costumes à double veston et des chaussures en peau d'alligator. Classe.
Les années baggy
Après les concepts et les années de show-off, la mode hip-hop se simplifie au milieu et à la fin des années 90. Les costumes et les uniformes sont de sortie. On retrouve donc pas mal de jeans larges, des casquettes, des bottes de travail, des gilets bombés, de vêtements de sport Tommy Hilfiger et - comme toujours - des survêtements.
Le Wu-Tang Clan est un parfait exemple de ce courant. Tout comme Gang Starr et Missy Elliot. Plus tard, les rappeurs de Dirty South comme Nelly et Ludacris ajoutent des hauts de basket et des durags, tandis que Lil' Kim et Foxy Brown fuient le style baggy.
Tatouages
Au début des années 2000, la mode hip-hop est omniprésente. Cette période correspond avec l'arrivée (massive) des tatouages dans le hip-hop. Soulja Boy, Wiz Khalifa, Lil Wayne, Tyga, Gucci Mane, Chief Keef, Lil Uzi Vert et bien d'autres sont couverts d'encre. Les plus célèbres tatouages sont sans doute celui Gucci Mane sur les joues et les larmes de Lil Wayne.
Comme l'encre est au centre de la scène, les codes sont assez simples : casquettes de baseball, baskets, piercings, sweat-shirts, vestes en cuir, gilets, pantalons.
Maintenant, c'est au tour du style health goth et de la haute couture de changer encore une fois le look hip-hop. Il y a très peu de chance donc que la salopette de Chance The Rapper ne marque la mode...