Wingsuit
Un pilote de wingsuit vole à 550 km/h, pulvérisant trois records du monde
Le corps humain n'est pas fait pour voler, mais Sebastián Álvarez a prouvé le contraire en sautant d'un avion dans un courant jet, inaugurant une nouvelle ère du wingsuit.
La plupart des gens sont nés les deux pieds sur terre, mais Sebastián Álvarez est né pour voler. Ancien pilote de l'armée de l'air et surfeur passionné qui a troqué les vagues de l'océan pour les courants du ciel, le skydiver de wingsuit le plus audacieux du Chili a redéfini les limites du vol humain. Surnommé « El Ardilla » (l'écureuil), Sebastián Álvarez a accompli ce que beaucoup considéraient comme impossible - et que la plupart n'envisageaient même pas - en battant trois records du monde de wingsuit en un seul vol, et ce avec une marge considérable.
Regardez le vol sur la chaîne YouTube de Red Bull ici :
Avec la mission Red Bull Starman, Álvarez a repoussé les limites du vol humain en allant plus vite, plus loin et plus longtemps que quiconque auparavant.
« Je volais bien plus vite qu'une voiture de Formule 1 », se remémore Álvarez avec émerveillement. « Ce n'est pas que je veuille me comparer à elles, mais c'est grisant d'aller aussi vite – surtout en étant l'humain le plus rapide au monde ».
Sebastián Álvarez's nickname is 'Ardilla', which means squirrel in Spanish
© Joerg Mitter/Red Bull Content Pool
Álvarez a utilisé la puissance d'un courant-jet (jet stream en anglais) pour obtenir l'augmentation de vitesse nécessaire pour battre ces records, passant plusieurs minutes à voler à des vitesses incroyablement élevées au milieu d'une rivière de vent rapide.
Qu’est-ce qu’un courant-jet ?
Le vol en wingsuit est bien plus qu'un sport extrême ; c'est une danse entre physique et gravité. Des spécialistes comme Álvarez portent une combinaison sur mesure qui augmente considérablement la surface entre les bras et les jambes, permettant une glisse horizontale dans les airs. Le wingsuit transforme l’humain en un véritable avion vivant, générant une portance qui lui permet de parcourir des distances incroyables. Avec l’évolution de la discipline, la compétition s’est intensifiée, et des pionniers comme Álvarez repoussent sans cesse les limites du possible.
C’est grisant d'être l'homme de le plus rapide du monde
L'homme qui vole comme un écureuil
Sebastián Álvarez a grandi dans la ville côtière de Reñaca, où il s'est rapidement immergé dans la célèbre scène du surf. Malgré ses rêves d’aviation, il a passé son adolescence sur le circuit de la Coupe du Monde en tant que membre de l’équipe nationale junior de surf du Chili.
Son désir de voler ne l'a cependant jamais quitté, ce qui l'a poussé à s'engager dans l'armée de l'air pour suivre une formation de pilote. Au fil du temps, Álvarez s'est senti de plus en plus à l'aise dans les airs et a commencé à s'intéresser au vol en solo, ce qui l'a amené à faire du parachutisme, du BASE jumping et, finalement, du vol en wingsuit.
Mission Red Bull Starman : Redéfinir ce qui est possible
Le triple record du monde de vol d’Álvarez, baptisé Red Bull Starman Mission, est un projet qui a pris cinq ans à se concrétiser. C'était sa première vision lorsqu'il est devenu athlète Red Bull. Fort de son expérience dans l'aviation militaire et d'une confiance en lui inébranlable, il a décidé de repousser les limites du vol humain comme personne ne l'avait fait auparavant.
« Il s'agit de battre trois limites en un seul saut en wingsuit », explique le Chilien. « Il s'agit des records de distance, de vitesse et de durée. Ces exploits ont été battus, mais ils l’ont toujours été séparément : les athlètes se concentrent uniquement sur la distance, la vitesse ou la durée, et je voulais passer au niveau supérieur, aux trois niveaux supérieurs. »
Ce qui rend l'exploit d'Álvarez particulièrement impressionnant, c'est la nature contradictoire de ces records. Chacun d'entre eux exigeait des techniques et des positions corporelles différentes, ce qui l'obligeait à faire des ajustements précis tout au long de sa descente.
Les trois records en question :
- La vitesse : Álvarez a atteint 550 km/h (342 mph), volant plus vite qu'une voiture de F1 en exploitant les jets stream de la Terre. Le précédent Guinness world record était de 397 km/h (247 mph).
- La distance : Il a parcouru 53,45 km, soit près du double du précédent record officiel de la FAI, qui était de 29,06 km. Cela signifie également qu'il a parcouru plus d'une distance de marathon en un peu plus de 10 minutes.
- Temps : Avec un temps de vol de 11m 1s, le vol d'Álavarez a duré exactement 1,30s de plus que le précédent record officiel FAI de 9m 31s. Il a fait preuve d'une endurance extraordinaire, en maintenant un effort physique équivalent à deux heures de gainage.
L'ingénierie de l'impossible
Pour accomplir cet exploit sans précédent, Álvarez s'est appuyé sur un équipement de pointe spécialement conçu pour sa mission et sur une connaissance approfondie du schéma mental à adopter pour réussir.
Interrogé sur le vol avant le décollage, Álvarez a déclaré : « Je pense que deux choses, le froid et l'oxygène, sont mes limites physiques. Mais d'un autre côté, j'ai dû chercher le jour parfait. Je dois faire preuve de patience pour trouver les courants de vent qui m'aident à atteindre la vitesse qui me permette de parcourir la distance que je souhaite ».
Sa combinaison comportait des extensions aérodynamiques en bout d'aile qui augmentaient leur allongement, améliorant ainsi les performances de vol plané comme pour un avion. L'augmentation de la surface nécessite une force et une technique exceptionnelles.
Des carénages spéciaux autour de ses pieds réduisent la traînée, améliorant à la fois la vitesse et l'efficacité du vol plané. Sous la combinaison, Álvarez portait un système thermique alimenté à l'électricité pour se protéger du froid extrême.
Son casque a été conçu exclusivement pour cette mission, avec un système d'oxygène avancé similaire à ceux utilisés par les pilotes d'avions de chasse. Le masque spécialisé protégeait contre la température et le vent tout en veillant à ce que la valve d'échappement de l'oxygène ne gèle pas - un dysfonctionnement potentiellement mortel. Plus important encore, un système de communication fournissait des données GPS toutes les trois secondes, donnant à Álvarez des informations détaillées sur son ratio vitesse / trajectoire.
Le chemin vers le vol record - immersion dans ses entraînements
La préparation du vol record de d'Álvarez a été un voyage aux multiples facettes qui est allé bien au-delà de l'entraînement physique, en incorporant une préparation psychologique sophistiquée et une gestion méticuleuse des risques.
En ce qui concerne sa préparation physique, Álvarez a ciblé des groupes musculaires spécifiques essentiels à la performance en wingsuit : « Le dos notamment le haut, la partie supérieure du torse, les omoplates, les épaules et le cou ». Il s'est entraîné en s'adaptant, en testant et en modifiant constamment son équipement. « J'ai fait des tests avec un prototype », dit-il. « Je me suis aperçu qu'un prototype ne me convenait pas, j'ai donc dû passer à un autre et le modifier ».
L'un des aspects les plus uniques de la préparation d'Álvarez a été son travail dans le cadre d'un entraînement à l'oxygène très technique. « Lorsque l'oxygène vient à manquer, il y a certains symptômes que l'on peut reconnaître, mais si l'on n'est pas entraîné, on ne peut pas les sentir ».
Son approche de l'entraînement mental est profondément méthodique et s'inspire de son expérience dans l'aviation militaire. « Lorsque j'étais pilote, on m'a toujours appris que je ne pouvais pas décoller en avion sans avoir un plan A, un plan B et un plan C », explique-t-il. Cette philosophie se traduit directement dans sa préparation en wingsuit.
En combinant un conditionnement physique rigoureux, un entraînement physiologique avancé et une préparation mentale sophistiquée, Álvarez a transformé un défi apparemment impossible en une mission bien calculée.
L’inspiration au-delà des records
Red Bull wingsuit pilots take flight at their Aerial Performance Camp
© Joerg Mitter/Red Bull Content Pool
L'exploit d'Álvarez transcende la communauté du wingsuit. Il démontre ce qu'il est possible de faire lorsque la détermination humaine rencontre une préparation méticuleuse et une innovation technique.
Pour l'athlète lambda, l'entrepreneur ou le rêveur, le parcours d’Álvarez révèle des vérités universelles sur l'accomplissement : le succès révolutionnaire n'est pas le fruit de moments soudains et miraculeux, mais d'un dévouement constant et d'une progression graduelle. Les cinq années qu'il a passées à battre trois records du monde illustrent le fait que les réalisations importantes sont le fruit d'une préparation patiente et stratégique.
« Depuis que je suis tout petit, je rêve de voler », se remémore-t-il. « En fin de compte, ce projet reflète toute l'histoire de ma vie ».
Depuis que je suis tout petit, je rêve de voler
Comme l'écureuil qui a inspiré son surnom, Álvarez incarne la notion selon laquelle le potentiel humain n'est limité que par notre imagination et notre engagement.