La World Surf League est un monument du surf. Environ 1 000 surfeurs du monde entier s'affrontent chaque année lors des épreuves de la WSL, sur le Longboard et Big Wave Tour, ainsi que sur les quatre niveaux de compétition en shortboard.
En commençant par les Junior Series et les Qualifying Series, disputées dans sept régions du monde, les surfeurs accèdent aux Challenger Series et, si tout va bien, à la plus grande des scènes, le Championship Tour, qui désigne les champions du monde. Comment tout cela fonctionne-t-il ? On va tout vous expliquer.
Comment les surfeurs se qualifient-ils pour les circuits de la WSL ?
Il existe trois niveaux de compétition en shortboard sur la WSL : les Qualifying Series (QS), les Challenger Series (CS) et le Championship Tour (CT). Tout surfeur ayant payé une adhésion annuelle à la World Surf League peut participer aux épreuves des Qualifying Series. Il peut s'agir d'événements relativement modestes, avec moins de 50 participants, ou de compétitions plus importantes, avec plus de 100 athlètes se disputant les points à remporter. Ces épreuves sont classées de QS1000 à QS5000, en fonction de la qualité des vagues et de la taille du cash prize. Plus l'événement est important, plus vous avez de points à gagner.
Les surfeurs qui gagnent suffisamment de points dans leur région au cours d'une saison QS accèdent au niveau suivant, les Challenger Series. Les CS sont le tremplin vers l'échelon le plus élevé, le Championship Tour.
Leo Fioravanti participe au World Tour et le fête comme il faut
Chaque épreuve de Challenger Series voit s'affronter 80 hommes et 48 femmes. Ces chiffres comprennent 49 hommes et 30 femmes qui se sont qualifiés dans les sept régions de la WSL (Australie/Océanie, Asie, Afrique, Europe, Hawaï/Tahiti Nui, Amérique du Nord et Amérique du Sud). Il y a également les deux champions du monde juniors de l'année précédente et une longue liste de surfeurs qui étaient très bien classés dans les Challenger Series de l'année précédente.
Terminez dans le Top 10 des CS masculines ou dans le Top 5 des CS féminines et vous êtes qualifié pour le Championship Tour ! Le CT comprend 32 hommes et 16 femmes et chaque événement accueille également des wildcards : quatre hommes et deux femmes.
À la fin de la saison, les cinq meilleurs hommes et femmes du Championship Tour participent aux finales de la WSL, un événement d'une journée qui détermine les champions du monde annuels.
03
Puis-je devenir un surfeur de la WSL ?
Oui ! Tout le monde peut s'inscrire. Une fois que vous avez payé votre cotisation annuelle, vous pouvez participer aux épreuves des Qualifying Series dans le monde entier, mais vous ne pouvez gagner des points que pour participer aux Challenger Series dans votre région d'origine.
Combien de surfeurs participent à la WSL ?
Des milliers de surfeurs participent aux Qualifying Series dans les sept régions de la WSL, avec des événements organisés dans des pays aussi éloignés que le Canada, l'Inde, le Pérou et la Corée du Sud.
Chaque année, 80 hommes et 48 femmes quittent les QS pour participer aux Challenger Series et tenter de se qualifier pour le Championship Tour, le circuit de haut niveau.
Le Championship Tour est composé de 34 hommes et 17 femmes, avec des wildcards ajoutées à chacun des neuf événements.
Qui sont les surfeurs les plus célèbres de la WSL ?
Kelly Slater est sans conteste le plus grand surfeur de tous les temps. Ses 11 titres mondiaux sont la cerise sur le gâteau d'un palmarès sans fin et son influence sur le sport s'étend désormais bien au-delà de sa discipline. Qu'il s'agisse de la conception des planches de surf, de la technologie des piscines à vagues, de son travail en faveur de l'environnement ou de son statut de célébrité des années 90, Kelly Slater est un athlète mondial souvent cité au même titre que des icônes telles que le basketteur Michael Jordan, le golfeur Tiger Woods et le joueur de la NFL Tom Brady.
Andy Irons s'est fait connaître dans le monde entier en tant que premier surfeur à défier Slater, remportant trois titres mondiaux consécutifs dans une série fulgurante de 2002 à 2004. Il a eu un tel impact au cours de sa vie tragiquement courte que le gouverneur d'Hawaï a décrété que le 13 février serait le « Andy Irons Day » (journée Andy Irons). Un honneur similaire a été accordé à une autre championne du monde hawaïenne, Carissa Moore, dont les cinq titres mondiaux chez les femmes ont fait que le 4 janvier est devenu la « Journée Carissa Moore ».
Gabriel Medina, qui est devenu le premier champion du monde brésilien en 2014 (et a depuis remporté deux autres titres), est une mégastar dans son pays. Souvent en couverture des journaux et magazines nationaux, et avec plus de 14 millions de followers sur Instagram, la célébrité de Medina est à la hauteur des joueurs de football les plus célèbres de son pays (évidemment, Neymar est hors catégorie).
Mick Fanning est une célébrité australienne de premier plan, grâce à ses trois titres mondiaux remportés malgré une tragédie familiale et sa rencontre avec un grand requin blanc lors de la finale du J-Bay Open en 2015. Stephanie Gilmore, huit fois championne du monde, et Layne Beachley, sept fois champion du monde, sont également des figures incroyablement connues dans leur pays.
Sans être des célébrités mondiales, des surfeurs comme le Japonais Kanoa Igarashi et le Portugais Frederico Morais sont très connus dans leur pays, tandis que les surfeurs du Championship Tour Ramzi Boukhiam, du Maroc, et l'Indonésien Rio Waida étaient tous deux porte-drapeaux nationaux aux Jeux de Tokyo.
Qui sera le prochain ? Caity Simmers, Molly Picklum, Griffin Colapinto et Jack Robinson sont tous très proches de la célébrité mondiale... restez à l'écoute !
Sur les QS et CS, les heats sont composés de quatre surfeurs, dont deux qui accèdent au tour suivant, avant que les heats ne se transforment en un contre un lors des finales. Sur le CT, les tours d'ouverture et d'élimination sont composés de trois surfeurs, les deux premiers accédant au tour suivant. À partir de là, c'est du un contre un jusqu'à la remise des trophées. Les séries durent de 20 à 30 minutes, mais du temps peut être ajouté si les conditions l'exigent.
Les vagues individuelles sont notées sur 10 points et les deux meilleures vagues d'un surfeur constituent le total de sa heat. Les surfeurs ont le droit de prendre les vagues dans un ordre déterminé par le juge des priorités, mais il n'y a pas de limite au nombre de vagues qu'un surfeur peut prendre.
Au début du heat, il n'y a pas de priorité et dès qu'un surfeur prend une vague, il passe à l'arrière de la file d'attente et se voit attribuer la deuxième, troisième ou quatrième priorité, en fonction du nombre de surfeurs dans la heat. Si vous doublez ou vous mettez dans le passage d'un surfeur ayant une priorité plus élevée, les juges peuvent décider de statuer d'une interférence contre vous et vous pénaliser d'une demi-vague ou d'une vague complète sur votre score final.
Alors que le surfeur prioritaire attendra souvent une belle vague, les surfeurs moins prioritaires jetteront leur dévolu sur des vagues plus petites en espérant qu'elles se développent dans le bon sens au fil de leur déploiement. La priorité peut être le meilleur ami du surfeur s'il sait lire l'océan et choisir les meilleures vagues, mais s'il est trop patient, il s’expose à une déception dans le cas où Dame Nature fait sa difficile.
Bien qu'il faille entre trois et cinq jours pour organiser un événement, en raison de la nature capricieuse des vagues et de la météo, les compétitions peuvent durer jusqu'à 12 jours.
Occasionnellement, sur le CT, des séries en un contre un sont organisées dans un format de chevauchement, avec deux séries dans l'eau simultanément, décalées d'une demi-série. Dans ce cas, les séries peuvent durer jusqu'à 46 minutes. En entrant dans la lineup, les compétiteurs cèdent la priorité à la paire de compétiteurs qui était déjà dans l'eau, avant de gagner la priorité dans la seconde moitié, sur les nouveaux surfeurs qui viennent de les rejoindre. Cela peut sembler compliqué, mais c'est en fait le meilleur moyen de faire en sorte que les compétiteurs puissent enchaîner. C'est d’ailleurs Kelly Slater qui a inventé ce format.
Pour le savoir, il faut se référer au règlement de la WSL.
Les surfeurs doivent se conformer aux éléments clés des juges de la WSL pour maximiser leur potentiel de notation.
Les juges analysent les éléments majeurs suivants lorsqu'ils notent un passage :
Engagement et degré de difficulté
Figures innovantes et progressives
Combinaison de figures majeures
Variété de figures
Vitesse, puissance et fluidité
Un panel de cinq juges note chaque vague sur une échelle de 1 à 10. Pour chaque vague, la note la plus haute et la plus basse sont annulées et le surfeur reçoit la moyenne des trois notes restantes.
À chaque manche, un surfeur cherche à conserver ses deux vagues les mieux notées. Le score le plus élevé pour une seule vague est un 10, pour un total possible de 20 points.
Il y a eu huit heats parfaites dans l'histoire du Championship Tour. Kelly Slater est la seule personne à avoir réalisé cet exploit trois fois, tandis qu'Owen Wright est le seul autre surfeur à l'avoir fait deux fois.
Jordy Smith s'est illustré en surfant une heat parfaite à Jeffreys Bay en Afrique du Sud en 2017, pour le plus grand plaisir d'un public enthousiaste, mais l'Américain Shane Beschen peut se targuer d’un autre exploit prodigieux. Il a obtenu un Perfect 30 à peine croyable en 1996, à l'époque où les heats prenaient encore en compte les trois meilleures vagues d'un surfeur.
06
Comment fonctionne le Mid-Year Cut de la WSL ?
Alors que le niveau de talent continue de monter en flèche, la WSL a introduit un certain nombre d'initiatives controversées ces dernières années, notamment le Mid-Year Cut, réduisant le nombre de surfeurs sur le Championship Tour, et les WSL Finals, l'événement d'une journée pour déterminer le champion du monde.
10 min
Molly Picklum – Highly Qualified
La recrue australienne Molly Picklum est prête à affronter le World Surf League World Tour.
Les 32 premiers hommes et les 17 premières femmes sont réduits aux 22 premiers et 10 premières places pour la deuxième moitié de la saison, après le cinquième événement. Ceux qui ne parviennent pas à passer le cut sont renvoyés aux Challenger Series, qui, par définition, commence dans la seconde moitié de l'année.
07
Que signifient les différentes couleurs des maillots de la WSL ?
Les surfeurs reçoivent des maillots de couleur vive afin que les juges et les compétiteurs puissent les identifier plus facilement. C'est une nécessité étant donné la nature de l'environnement dans lequel ils concourent, très loin en mer et souvent enveloppés de brouillard ou masqués par la lueur du soleil.
Griffin Colapinto back in action and defending the yellow jersey at Bells
Récemment, la WSL a introduit un maillot jaune pour indiquer que le surfeur est classé numéro un, à l’instant T, sur le Championship Tour. Dans la plupart des autres séries, le surfeur le mieux classé porte traditionnellement un maillot rouge.
08
Quel est le calendrier du WSL 2025 Championship Tour ?
Le Championship Tour compte 11 événements en 2025, à l'issue desquels les cinq hommes et femmes les mieux classés s'affrontent lors des finales WSL d'une journée, qui se dérouleront cette année au légendaire Cloudbreak aux Fidji, après avoir eu lieu à Lower Trestles en Californie depuis la mise en place du format en 2021. Le dernier homme et la dernière femme en lice sont alors couronnés champions du monde.
Hawaiian surfers Randy Rarick and Fred Hemmings founded the International Professional Surfers (IPS) in October 1976, with the aim of bringing surfing competitions from all over the world under one name. The nine events already held that year were included, as well as a few that followed, and in January 1977, 23-year-old Australian surfer Peter Townend became the very first IPS World Champion.
L'année suivante, la surfeuse hawaïenne Margo Oberg a été la toute première femme championne du monde, aux côtés de son homologue masculin sud-africain Shaun Tomson. L'IPS a couronné des champions du monde jusqu'en 1982, l'australien Mark Richards fut le premier surfeur à imposer une dynastie avec 4 titres remportés consécutivement à partir de 1979. Margo Oberg a remporté 3 titres en 5 ans, entre 1977 et 1981.
En 1983, l'Australien Ian Cairns a créé l'Association of Surfing Professionals (ASP), a persuadé ses homologues de le rejoindre, puis il a transféré les bureaux de la ligue en Californie afin d'attirer des sponsors. Avec davantage de compétitions et une augmentation des gains promis aux vainqueurs, l'ASP a connu une forte croissance dans les années 80 et 90. Comme la plupart des sports, elle a connu des hauts et des bas, et les structures et les formats de la ligue n'ont cessé de changer depuis le début.
Le premier champion du monde de longboard de l'ASP a été couronné en 1986 et le premier titre mondial junior a été décerné en 1998. Avec l'augmentation du nombre de surfeurs compétitifs en shortboard, le circuit a été divisé en 1992 et les surfeurs devaient passer par les World Qualifying Series avant de pouvoir prétendre à un titre mondial sur l'élite du World Championship Tour.
14 min
The Ripple Effect : épisode 2
Le deuxième épisode de la série se penche sur le cas de trois kids de Coolangatta.
En 1999, l'ASP a déménagé son siège social à Coolangatta, sur la Gold Coast australienne, afin de se rapprocher du "Big Three" des marques de surf que sont : Rip Curl, Quiksilver et Billabong. Sous la direction de Wayne Bartholomew, champion du monde 1978, le WCT adopte une stratégie où la qualité l'emporte sur la quantité, et c'est comme ça que l'ère du Dream Tour est née. C'était l'âge d'or du surf et, avec le soutien d'une industrie en plein essor, les compétitions qui composaient son calendrier étaient perçues comme une obligation d'y participer par tous les surfeurs.
Les années 1990 ont également vu l'arrivée sur la scène d'un certain Robert Kelly Slater, qui a remporté son premier titre mondial en 1992, puis cinq titres consécutifs entre 1993 et 1998. À l'instar de Michael Jordan pour le basket-ball ou de Tony Hawk pour le skateboard, la notoriété de Slater a permis au surf de se faire connaître.
Au début des années 2000, la première diffusion en direct sur Internet a été lancée. L'ASP, désormais accessible aux fans de surf du monde entier, a poursuivi son essor, porté par la rivalité entre Kelly Slater et l'hawaïen Andy Irons. Un consortium américain, incluant des membres de l'équipe de Slater, a racheté l'ASP en 2012 et lui a donné une nouvelle image en 2015.
La World Surf League : l'instance dirigeante du surf depuis 2015
La World Surf League (WSL) dirige le surf depuis le rebranding de l'ASP en 2015. Depuis lors, plusieurs changements majeurs ont eu lieu : le siège a quitté l'Australie pour revenir à Santa Monica, en Californie, et la diffusion des événements du Championship Tour a été prise en charge en interne, entre autres.
Mais surtout, entre les batailles de Carissa Moore, Stephanie Gilmore et Tyler Wright, l'introduction de l'égalité des prix et les récentes performances de Caity Simmers et Molly Picklum, cela a été une période incroyable pour l'avancement du surf féminin.
Caitlin Simmers's "first proper Pipe wave", timed perfectly on finals day
En 2023, Caroline Marks est devenue la première femme championne du monde depuis 2016 et Caity Simmers a ajouté son nom à la liste 12 mois plus tard. Molly Picklum est également bien décidée à graver son nom sur le plus grand trophée du surf d'ici peu.
Chez les hommes, c'est une tempête brésilienne qui s'est accaparée tous les titres de champion et l'Hawaïen John John Florence a été le seul surfeur à avoir empêché les Brésiliens Italo Ferreira, Adriano de Souza, Gabriel Medina et Filipe Toledo de réaliser un sans-faute au cours des dix dernières années.
Une nouvelle génération emmenée par Griffin Colapinto, João Chianca et Jack Robinson est en train de prendre lentement le contrôle de la scène, avec en ligne de mire des titres mondiaux qui se rapprochent.
Les prochaines années s'annoncent comme les plus passionnantes de l'histoire de la WSL, avec une nouvelle ère en construction, et des femmes qui poussent leurs performances plus loin que jamais. Si vous ne l'avez pas encore suivi, qu'attendez-vous ?
La World Surf League retransmet les trois niveaux de compétition en direct sur son site web, cliquez ICI pour ne rien manquer.