Photo de détail prise au au Red Bull Bowl Rippers à Marseille, France, le 1er septembre 2018.
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Skateboard

Les évènements notables de l'histoire du skateboard

Découvrez et apprenez comment le skateboard est devenu ce qu'il est aujourd'hui.
Écrit par Zane Foley
Temps de lecture estimé : 10 minutesPublished on

L'histoire du skateboard en résumé

Découvrez quelques-uns des événements marquants de l'histoire du skateboard. Hermétiquement fermée au reste du monde, l'histoire du skateboard est naturellement ésotérique et sujette à débats.
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Une vieille question : Qu'est-ce que le skateboard ?

Des années 1950 à aujourd'hui, le skateboard est devenu une industrie de plusieurs milliards de dollars ayant un impact sur des millions de vies à travers le monde, en tant que forme d'art et en tant que sport. Au cours de son histoire, le skateboard a inauguré ses propres musées, s'est vu décerner son propre temple de la renommée et s'est forgé une histoire auto-documentée qui lui confère une place particulière au cœur de la culture de la liberté.
La rampe de lancement qu'a été la Californie des années 1950 a allumé le flambeau du skateboard qui sera transmis à chaque nouvelle génération au cours des époques à venir. Au fil de ces décennies, le skateboard a connu des hauts et des bas en termes de prospérité économique et de popularité auprès du grand public. Alors que différents visages et figures ont brillé sous les feux des projecteurs ou ont dominé la performance urbaine.
Entre les jeunes de ce monde et les skateurs aguerris qui l'ont vu grandir et changer, la question "qu'est-ce que le skateboard ?" s'est métamorphosée à chaque passage de témoin. Alors que nous faisons de notre mieux pour répondre à cette question, nous entrons dans un monde plus vaste. Un monde défini par l'expression ultime de la liberté, du mouvement et un regard intime sur l'histoire du skateboard.
Ksenia Maricheva s'exécute lors de la séance d'entraînement à Los Angeles, aux États-Unis, le 22 mars 2020.

Skateboard

© Denis Klero/Red Bull Content Pool

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Tout en descente à partir d'ici

L'origine du skateboard est aussi floue que celle de notre univers. Il existe de nombreux rapports d'historiens du skate autoproclamés sur qui, quoi et où les premières planches à roulettes sont apparues. On s'accorde généralement à dire que les planches à roulettes ont vu le jour aux États-Unis, d'abord sous la forme de caisses de bois sur lesquelles étaient fixés des patins de roller derby. Les premiers modèles étaient équipés d'un guidon, comme les trottinettes modernes, mais les caisses ont fini par être remplacées par des planches de bois, et le guidon a été mis de côté pour une expérience plus proche du surf. Ces caisses-trottinettes ont été vues dès la fin des années 1800, mais ce n'est que dans les années 1950 que les palettes en bois avec des roues en terre cuite ont été popularisées sur les pentes du sud de la Californie.
Avant que les planches à roulettes commerciales ne fassent leur apparition en 1959, la seule façon de skater était de fabriquer sa propre planche. Ces planches à roulettes faites maison allaient donner naissance à la mentalité de bricolage qui caractérise le skateboard aujourd'hui. D'une manière brute et magnifique, le skateboard n'est pas né d'une industrie, mais d'un désir intense d'expression personnelle. Comprendre cette vérité simple mais profonde est notre premier aperçu de ce qu'est le skateboard et, en fin de compte, de ce que signifie être un skateur.
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Les premiers slams du skateboard

Il est difficile de s'imaginer dans les années 1950 ou 1970 à l'époque de DogTown, le berceau du skateboard. Il serait encore plus difficile d'imaginer à quel point le skateboard allait changer depuis sa conception. Au début des années 1960, des entreprises de skateboard comme Hobie et Makaha ont commencé à faire de la publicité pour le skate en tant que "surf de trottoir", ou une alternative au surf lorsqu'il n'y a pas de vagues. En 1963, Makaha a formé la première équipe professionnelle de skateboard qui a participé à la toute première compétition, plus tard dans l'année à Hermosa, en Californie. Alors que les vestiges des compétitions de descente en skate du début des années 1960 prennent la forme de "hill-bombs", défiant la mort à San Francisco en 2020. Les formats des compétitions de freestyle et la plupart des figures exécutées lors de la compétition d'Hermosa, eux, ne sont plus qu'un lointain souvenir pour le skateboard contemporain.
Même avec sa nouveauté dans les sports américains, la popularité du skateboard s'est finalement effondrée en 1965. Les gens se rendaient plus volontiers à une compétition de roller derby qu'à une compétition de skate. Dans les médias, il a commencé à être présenté comme une activité dangereuse, tandis que les tricks sont devenus aussi ennuyeux que de regarder un hula-hooper pendant des heures. Comprendre comment le skateboard a failli périr, c'est comprendre en fin de compte pourquoi on ne voit plus ses premières formes. Mais surtout, si l'on compare la situation actuelle du skateboard à cette époque, on constate l'une des plus grandes transformations d'un sport et d'un art de la performance au cours des 20e et 21e siècles.
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Réinventer la roue (du skateboard)

La roue du skateboard a été réinventée par Frank Nasworthy, qui a introduit la roue en uréthane dans le skateboard en 1973. La nouvelle roue, qui remplace celles en terre cuite des années 1950 et 1960, s'agrippe à l'asphalte et aux murs des piscines vides comme des crampons à l'herbe. Avec l'invention du kick-tail (une partie arrière surélevée de la planche à roulettes), une nouvelle définition de la planche à roulettes professionnelle est née. Les magazines de skateboard vendus dans les magasins de surf locaux avaient désormais une nouvelle poule aux œufs d'or, alors que l'engouement pour le skateboard commençait à se répandre dans le monde entier. 3 ans seulement après l'apparition de la nouvelle roue, le premier skatepark a vu le jour en Floride en 1976. Avant la fin de la décennie, des skateparks ont commencé à apparaître dans toute l'Amérique du Nord et du Sud, et peu après dans les pays d'Europe et d'Asie. La montée en puissance du skateboard dans les années 1970 a été popularisée par le film de 2005, "Les seigneurs de DogTown". En 1975, comme on le voit dans le film, l'équipe de skateboard Zephyr, dirigée par Tony Alva, a montré au monde entier le potentiel du skate à l'Ocean Festival de Del Mar, en Californie. Ce moment marque un tournant dans l'histoire du skate et dans la façon dont les compétitions allaient changer dans les décennies à venir.
Cependant, à l'approche des années 1980, le skateboard a connu une nouvelle chute presque fatale. Alors que des sociétés douteuses extérieures au skateboard commençaient à infiltrer les compétitions avec des contrats à la cheval de Troie et une sursaturation des compétitions, la popularité du skateboard s'est évanouie. Au profit d'un groupe irréductible de personnes en quête de liberté qui s'affrontaient dans les piscines vides des arrière-cours américaine. Les skateparks ne sont plus construits en raison de la hausse vertigineuse des coûts d'assurance, qui s'explique par le fait que le skate est susceptible de provoquer des blessures. Ainsi, n'étant plus accepté par les parents californiens ou les entreprises à la recherche de la prochaine grande mode, le skate est devenu la carte de visite de la culture contestataire et de la scène punk, en plein essor dans les années 1980.
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De 0 à 900

Ce que Zephyr Skateboards a fait cette année-là, à Del Mar, pour le monde du skateboard, ne se reproduira pas avant que Tony Hawk ne place son 900 aux X-Games de 1999. Le 27 juin 1999, Tony Hawk est passé pour la onzième fois sur la rampe verticale des X-Games pour réaliser la figure la plus connue de l'histoire du skateboard. À l'époque, aucun skateur ne pouvait imaginer à quel point les deux rotations et demie de Tony Hawk allaient catapulter le skateboard sur la scène populaire. Mais lorsque Tony Hawk a officiellement ramené le skateboard professionnel sous les feux de la rampe, le skateboard avait déjà subi une immense transformation tout au long des années 1980 et au début des années 1990. La plupart des skateurs et des non-skateurs attesteront de l'importance du 900 de Tony Hawk. Mais la plupart des non-skateurs n'ont aucune idée de l'importance réelle des années 1980 et 1990 pour le skateboard. À cette époque, le skateboard de rue a été créé par les parias de la société. L'empreinte des pro du skate de rue a redéfini tout ce que nous connaissons aujourd'hui.
À l'aide d'un nouveau skate conçu pour les manœuvres aériennes, Rodney Mullen a inventé plusieurs flips dans les années 1980, juste après que Curt Lindgren a inventé le kickflip en 1978. Les premiers skateurs de rue, Natas Kaupas et Mark 'the Gonz' Gonzales, ont encore relevé la barre en faisant glisser la planche sur les premières rampes d'escaliers. Le skateboard est passé de l'arrière-cour des constructeurs de rampes aux parkings des épiceries. Les médias grand public fermant les yeux sur le skateboard, les skateurs ont eu la possibilité de documenter leur culture à travers leur propre objectif. Cela leur a permis d'avoir le pouvoir de produire une culture médiatique bien à eux, en luttant contre les raisons exactes pour lesquelles le skateboard avait subi deux chutes de popularité majeures à la fin des années 1960 et au début des années 1980. En contrôlant pleinement les facteurs de production de la culture du skate, les skateurs ont fait naître l'âge d'or du skateboard de rue, qui s'est épanouie de 1993 à 2006. Ces années ont été marquées par l'essor de Shorty's et de Chad Muska, par des vidéos comme "Mouse" et "Yeah Right !" de Girl Skateboards. Et aussi, par des équipes de skateurs internationales de premier plan comme FLIP Skateboards, par la célèbre époque de LOVE Park et par la franchise de jeux vidéo Tony Hawk Pro Skater. A cette même période les skateparks sont devenus synonymes d'aménagement de parcs publics.
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Le trick qui résonne dans le monde entier

À mesure que le skateboard évoluait dans l'ère post-Tony Hawk, son interaction avec la société changeait. Il a puisé ses racines dans le skateboard de rue, tandis que la définition du skateboardeur professionnel s'est déplacée du skate de compétition vers le digital, surtout les vidéos. Tandis que la culture du skate se voyait dans de nouvelles formes de divertissement. La franchise de jeux vidéo Tony Hawk Pro Skater a permis à Tony Hawk et au "ollie" d'être connus de tous. Bam Margera a ensuite parodié la carrière d'un pro du skate dans une émission de télé-réalité, "Viva-La-Bam". Avec l'arrivée des entreprises et des partenariats, le skateboard gagne en notoriété et l'élite du skate commence à percevoir de vrais salaires.
Aujourd'hui, la Street League et les X-Games attirent les plus grandes foules depuis quelques années. L'augmentation du nombre de spectateurs s'accompagne d'une plus grande attention, car le skateboard est encore associé à un dégoût juvénile et à l'adolescence dans les médias dominants. Ceci étant dit, les variantes du skateboard se sont également développées de manière considérable, ce qui a fait pencher la balance du côté des skateurs. Au cours des 10 dernières années, les femmes ont été de plus en plus nombreuses à faire du skate, c'est même devenu le sport féminin le plus coté en Afghanistan. On trouve désormais des skateparks sur tous les grands continents et d'innombrables clips sont filmés et postés chaque jour sur les réseaux sociaux. Le skateboard reste l'une des expressions de liberté les plus ouvertes et les plus accessibles au monde.
Le skateboard est en constante évolution. Chaque skateur définit non seulement sa propre relation avec son skateboard, mais aussi ce qu'il signifie pour lui. Chaque contribution au skate continue d'être modelée par ceux qui en ont le plus besoin. Parfois, cela signifie combattre les forces extérieures, parfois cela signifie les inviter à entrer. Quoi qu'il en soit, l'histoire du skateboard continue de s'écrire et, en fin de compte, grâce aux skateurs qui nous ont précédés, elle sera à jamais définie par ceux qui aiment vraiment le skate, et par personne d'autre.