Alors que le skieur Markus Eder vient de signer la vidéo de freeski la plus folle de cette fin d'année 2021, on a sélectionné les meilleures pistes noires auxquelles vous pourrez vous attaquer pour tenter de l'imiter si vous projetez de partir à l'Alpe d'Huez cet hiver.
10 minutes
The Ultimate Run
Quand Markus Eder, l'un des skieurs les plus versatiles de la planète combine tous ses talents pour créer le run ultime...
Quand on évoque les pistes noires de l'Alpe d'Huez, on pense tout de suite à la Sarenne (il s'agit de la plus longue piste noire d'Europe, avec une distance de 16 km). Pourtant, la station dispose d'autres pistes noires tout aussi intéressantes, et pour les découvrir, nous avons fait appel à trois spécialistes locaux, à savoir François Badjily (Directeur de l’Office de Tourisme de l’Alpe d’Huez) Sylvain Miaillier (vainqueur de la Coupe du Monde de skicross en 2015) et Ophélie David (Championne du Monde féminine de skicross en 2007), pour nous faire faire un petit tour des pistes en présence.
La Sarenne
Difficulté : 3/5
On commence tout de même avec la Sarenne, la seule et l'unique. Certes, il s'agit de la plus longue piste noire d'Europe, mais elle doit d'avantage sa réputation aux décors qu'elle traverse qu'à son niveau de difficulté, comme en atteste François : « Personnellement, je la décris souvent comme un voyage. Puisqu’on part du sommet de la station à 3330 mètres (qui est déjà, en soi, une prouesse pour beaucoup de gens qui n’ont jamais grimpé aussi haut). Ensuite, c’est un point de vue remarquable sur l’ensemble des Alpes françaises, car on dit que depuis ce sommet on peut apercevoir 1/5ème du territoire français en comptant le Mont-Blanc, la Barre des Écrins, l’Italie, la Suisse et le Vercors. »
Un aspect esthétique plus que technique donc, et Ophélie nous le confirme : « C'est une succession relativement douce de plats et de pentes (...) Très vite, vous êtes hors du temps, hors des remontées mécaniques. On est loin de tout. Pour en profiter à fond, mieux vaut la faire au cœur de l’hiver. Là, vous faites face à un décor de carte postale, avec une neige froide qui paillette, des stalactites, une végétation glacée qui brille au soleil, c'est hyper féérique. La piste en elle-même, d’un point de vue ski, n’a rien d’extraordinaire, par contre le décor est juste super beau. »
Le Tunnel
Difficulté : 5/5
Le Tunnel est l'une des pistes les plus difficiles de l'Alpe d'Huez. Bien plus courte que la Sarenne, c'est un long mur de 200 mètres qui vous attend, et mieux vaut être préparé selon Ophélie : « Pour accéder au Tunnel, vous faites le même mur de départ que la Sarenne. Sauf que vous n’allez pas continuer tout droit, mais vous engouffrer sur votre droite en descendant (...) Et là, c'est une petite claque. Il faut savoir que c’est une piste qu’il faut skier avec humilité, sans trop de vitesse, où il faut prendre le temps d’analyser chaque mouvement. C’est très technique, très raide, et il n'y a pas de damage quotidien, donc les bosses sont assez régulières. Après, on la déguste cette piste, il faut la lire, l’appréhender. »
Le Tunnel, une piste difficile donc, qui requiert un très bon niveau d'après Sylvain : « Le Tunnel est mythique pour sa difficulté technique. C'est une piste vraiment spéciale, où - en raison de l'étroitesse de la construction - tu peux carrément toucher le plafond (...) En général, les riders de passage à l'Alpe d'Huez ont pour objectif de se faire le Tunnel, mais il faut vraiment être prêt. Et une fois le Tunnel passé, vous avez la sortie, qui est une piste raide, rarement damée avec un bon champ de bosses. »
La Fare
Difficulté : 4/5
La Fare, une piste accessible, qui attire pas mal de monde, mais qui reste technique et surtout assez longue, explique François : « Forcément, c'est une piste moins forte d'un point de vue technique que le Tunnel, mais elle est deux fois plus longue. C'est une très belle piste, où vous avez la possibilité de passer entre les arbres (chose rare dans l’Alpe d’Huez). Sans oublier qu'elle est plus au Nord, donc vous y trouvez une neige plus froide. Là pour le coup, vous mangez du ski. »
Un ressenti partagé par Ophélie : « La Fare, c'est une piste raide et longue, sur laquelle vous allez évoluer à travers toutes les strates de la montagne. Vous partez sur un décor un peu lunaire (couvert par la neige) pour arriver sur un décor minéral et enneigé (...) On a tout de même une certaine difficulté, puisqu’on a un joli petit mur qui vaut son détour (à faire le matin, car le sol est moins raboté). »
Le Col de Cluy
Difficulté : 3/5
Une piste pour se faire plaisir, clairement : « C'est un bel endroit, et une très belle piste pour faire du Géant ou du Super G, en raison de grands virages et de pistes très larges. Donc de beaux hors-pistes à faire », précise François. Et pour Ophélie, c'est même un spot idéal pour les freeriders : « On commence avec un petit mur, qui finit dans une mini-gorge. C'est un espace naturel, pas damé, car ce versant de la montagne est laissé en mode freeride (...) En gros on a les conditions du freeride, dans une zone qui est quand même checkée hyper régulièrement et qui reste sécurisée. »
La Combe Charbonnière
Difficulté : 3/5
Une piste que beaucoup de riders apprécient pour son ambiance particulière, et Ophélie en fait partie : « J'adore cette piste, c’est ma chouchou. Ça commence par une traversée à flanc de montagne, et ensuite ça finit dans une gorge. C’est intéressant, car selon l’époque de l’année, vous pouvez aller chercher d’un côté ou de l’autre, il y a toujours un endroit chouette à skier. Enfin, au bout d'un certain moment, on aperçoit un énorme bloc rocheux, comme une anomalie au milieu de tout ce décor. C'est l'un des aspects qui donne tout son charme à cette piste. »
Le Clocher de Macle
Difficulté : 5/5
Le Clocher de Macle est semblable au Tunnel, au niveau de la descente notamment, donc une piste très difficile à ne pas prendre à la légère nous confie Ophélie : « Le Clocher, c’est un mur hyper impressionnant, vous êtes juste au-dessus du Lac Blanc. C’est l’équivalent du Tunnel, mais vous y arrivez plus naturellement et - surtout - graduellement, ce qui est moins percutant, et en même temps moins fort visuellement. Mais il faut vraiment être au point pour faire le Clocher, tant sur le plan physique que sur le plan technique. »
Il s'agit aussi d'une bonne piste d’entraînement selon Sylvain : « Ça demande un peu d’engagement, et même si ce n'est pas très long, c'est une piste assez technique, avec un petit champ de bosses au départ. Idéal pour l'entraînement, sous réserve d'avoir de bonnes conditions de neige. »
La Brèche
Difficulté : 3/5
Une piste noire bien réputée, et qui vaut le détour selon Ophélie : « Elle ressemble à la Combe Charbonnière, c’est même sa jumelle. Elle est parallèle, on parle de deux combes voisines. Ce qui est hyper cool, c’est que vous pouvez finir dans un petit canyon naturel. Vous êtes loin de toute remontée mécanique, vous êtes loin des grands axes. » C'est même un vrai kiff assure Sylvain : « La Brèche c’est une piste rarement damée, du coup on a l’impression de partir sur un méga hors-pistes. Vraiment c'est top. »
Enfin, dernière remarque d'Ophélie : « Du matin, jusqu’au soir, vous avez le soleil. Un des charmes fous de l’Alpe d'Huez, tout ce qui est aux abords de la station est aéré, large. Quand on atteint un bon niveau de ski, c’est agréable d’évoluer dans ce genre de milieu, qui nous remet un peu à notre place, en phase avec cette grande nature qui nous entoure. » Let's go.
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