Mais parce que raconter, c’est choisir, nous avons demandé au B-boy des Red Bull BC One All Stars, convoquées cette année lors de la grande finale mondiale de l’évènement qui aura lieu en octobre au Stade Roland-Garros (d’ailleurs, les billets sont disponible ici, et si ça vous tente, vous pouvez également vous rendre à la finale nationale à Montpellier), de revenir sur 6 images (ou suites d’images) qui retracent les aspects les plus forts d'une carrière folle.
Mais avant ça, on vous invite à découvrir un épisode de la série Breaking Beyond, dans lequel Junior embarque Shigekix pour une virée à Goma, en République démocratique du Congo, histoire de découvrir la culture breaking locale (entre autres choses) :
45 minutes
Junior fait découvrir Goma à Shigekix
Junior et Shigekix se rendent à Goma, en République démocratique du Congo, pour explorer la culture hip-hop locale.
01
2005 : lors de sa seconde participation à Red Bull BC One
"Le tout premier, en 2004, avait été une révolution. C’était la première fois qu’on voyait un dispositif aussi carré et une production magnifique mettre en valeur notre discipline, à qui l’évènement a donné ses lettres de noblesse. Nous étions vraiment considérés comme des athlètes pros. Tout le monde voulait y participer, et moi le premier. J’avais fait troisième, malgré un niveau de ouf. Ça a été un véritable tremplin. Soudainement, mes vidéos tournaient et faisaient des millions de vues. C’était phénoménal… même si j’étais dégoûté de ne pas être allé en finale (rires).
En 2005, l’effet de surprise a moins joué et je n’avais pas fait évoluer ma danse en une année. Je suis sorti au deuxième tour, et là aussi, j’étais dégoûté. Mais voir Lilou l’emporter face à de grands noms internationaux avait été un gros boost. Je l’avais vécu à travers lui. D’où l’importance, dans notre discipline, de ne jamais rester sur ses acquis et de toujours évoluer. C’est aussi ce qui permet au breaking de grandir !"
02
2012 : lors de son troisième et dernier BC One en tant que participant
"Pourquoi tant d’écart entre ma deuxième participation à Red Bull BC One en 2005 et la dernière sept ans plus tard ? Parce que la compétition n’était pas ma seule priorité. Rapidement, j’ai intégré d’autres aspects. Je tournais pas mal à l’international avec le Wanted Pose, je faisais des spectacles… Mais je voulais quand même rester en forme et me donner des challenges alors, de temps en temps, je repassais en mode battle.
Je m’étais donné un petit temps de remise à niveau pour revenir en 2012. Je m’étais bien entraîné et j’avais développé certaines techniques. Je voulais montrer que l’âge n’était pas un frein. J’avais 33 ans, et j’étais déjà le vétéran de l’édition. Et finalement, je n’ai perdu qu’à une voix contre le champion, Mounir, qui n’était que dans la compèt à l’époque. Il avait fait un parcours étonnant puisqu’il était parti des qualifs nationales. Mais s’il était plus préparé que moi, j’espère avoir été une source d’inspiration pour les autres. Faire tomber des barrières, ça a toujours été l’un des grands défis de ma carrière. Tant qu’il y a la passion et la détermination, on peut casser des préjugés."
Mon style, c'est moi. Il transpire mon histoire et une façon personnelle de danser la vie.
03
2016 : quand Junior retourne à Saint-Malo avant Red Bull Flying Illusion avec les Flying Steps
3 minutes
Un portrait vidéo de B-boy Junior
B-boy Junior nous emmène à Saint-Malo avant la tournée française du Red Bull Flying Illusion.
"Saint-Malo, c’est là où, étonnamment, j’ai découvert la culture hip-hop et le break, dans une MJC. Je suis tombé rapidement amoureux et j’en ai fait mon métier sans m’y attendre. Tout s’est fait de façon assez organique. J’ai notamment réussi à m’intégrer rapidement, à devenir membre d’un groupe et à enchaîner les scènes parce que mes faiblesses (Junior a contracté petit une polio qui a fragilisé sa jambe droite, ndlr) n’étaient pas vues comme des faiblesses. Le breaking, c’est une culture du partage, de la fraternité et du dépassement de soi qui célèbre les différences. Et puis, ça englobe plusieurs disciplines, comme la danse, la gym ou les arts martiaux, ce qui parlait beaucoup au jeune Junior.
Les Flying Steps, ça a été une époque très bénéfique qui m’a permis d’évoluer. Travailler sur une grosse production comme Red Bull Flying Illusion, c’était un truc de fou. Je me souviens notamment de la grande rigueur de ce groupe multinational qui assemble des danseurs venus des quatre coins du monde tout en gardant quelque chose de très fraternel, là encore. Il n’y avait pas de verticalisation des rapports. Et puis, nous étions des adultes qui avaient su conserver une part d’enfance et la montraient sur scène… c’était magnifique."
04
2018 : Juge de la finale internationale de Red Bull BC One, Junior affronte Hong 10 en Suisse lors du plus haut battle du monde
"Se retrouver tout en haut, littéralement, c’est un accomplissement en soi. C’est fou de voir le monde à cette altitude… Mais donc oui, j’étais juge de Red Bull BC One pour la finale internationale, et c’est un rôle qui implique certaines responsabilités de daron. D’un geste, tu valides ou non le travail de quelqu’un d’autre. Ça peut bouleverser une vie. Tout le monde ne peut pas le faire.
On te demande de savoir ce que les danseurs vivent. Si tu ne l’as pas vécu à un certain niveau, tu ne peux pas juger les autres. Il faut savoir ce que ça exige. Mais j’aime ce rôle. Je considère que nous sommes des ambassadeurs des valeurs de la discipline. J’adore transmettre, et j’ai envie de donner à d’autres la chance que j’ai pu avoir à travers le break."
05
2019 : Junior nous offre un tour de Paris à sa façon
2 minutes
Une virée parisienne avec B-boy Junior
Découvrez Paris comme vous ne l'avez jamais vu, le temps d'une ballade dans les pas du danseur B-boy Junior.
"Paris, comme on dit, c’est le four. C’est la deuxième étape de la ma carrière. L’endroit où je rencontre le Wanted Posse en 1999/2000. Je danse d’abord avec les Wanted Junior, et on se retrouve en finale d’un battle XXL contre Vagabond. C’était David contre Goliath. On perd… mais on réussit à effrayer Goliath ! Derrière, le Wanted Posse me demande donc si je veux intégrer le groupe pour le Battle of The Year, et je me retrouve à faire la qualification nationale avec eux. On l’emporte notamment contre Vagabond avant de battre le Japon en finale. Ensuite, c’est une autre partie de ma vie qui commence… À l’époque, on gagne grâce à notre originalité, notre créativité et la composition variée de notre groupe. On a deux danseurs venus de la house, une personne en situation de handicap et une fille, ce qui était rare à l’époque.
Mon style, c'est moi. Il transpire mon histoire et une façon personnelle de danser la vie. C’est aussi ce que j’exprime dans des vidéos comme celle-ci, où je m’adapte à mon environnement, mais aussi dans les différentes productions que j’ai pu faire avec ma compagnie, en travaillant notamment avec des gens issus de la danse contemporaine comme Amala Dianor sur Extension. Dans un battle, tu es là pour tout prendre. Mais dans la création, tu es là pour tout donner. Il y a un côté très cathartique et tu racontes des choses."
06
2023 : Avec Lilou et les Red Bull BC One All Stars à Paris
Phil Wizard, Hong Ten, Junior, Sunni et Lilou sur les toits de Paris
© Little Shao/Red Bull Content Pool
"Faire partie des Red Bull BC One All Stars, c’est un honneur et un vrai gage de reconnaissance de ma danse et de moi-même. De ce que j’ai pu apporter et continuerai à apporter à la discipline. C’est un label de qualité qui motive et donne envie d’aller de l’avant.
Mes rapports avec eux ? Certains sont des collègues, d’autres des frères, mais quand on est tous rassemblés sous la même bannière, notre force se décuple. Une véritable aura se dégage lorsqu’on est ensemble dans une salle, c’est juste fou.
Et puis, avoir une édition pareille de Red Bull BC One au Stade Roland-Garros, à un an des Jeux de Paris, c’est un coup d’éclat magnifique. Les gens vont apprendre à découvrir et aimer plus encore notre discipline…. C’est un incroyable tapis rouge pour le break."
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