Le jeune rappeur Bémol a enregistré son premier EP « Divinity » au Studio Red Bull.
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Musique

En studio avec Bémol

Heureux vainqueur du Red Bull Clash University, le jeune artiste Bémol a enregistré son premier EP « Divinity » au Studio Red Bull. Nous en avons profité pour faire connaissance avec lui.
Écrit par JuPi
Temps de lecture estimé : 7 minutesPublié le
Jeune artiste prometteur, Bémol vient de remporter le Red Bull Clash University et se voit ainsi ouvrir les portes du Studio Red Bull. Durant cette journée, le rappeur a eu l’opportunité d’enregistrer son premier EP en travaillant aux côtés de l’ingé son du studio. Nous avons profité de son passage pour en savoir plus sur cet artiste qui devrait faire parler de lui très prochainement.

Quel est ton premier souvenir musical en tant qu’artiste ?

Bémol: Ma première entrée en studio remonte à la période où j’étais au collège, en cinquième précisément. J’ai eu envie de m’y rendre avec mes potes, on a fait un son, ça a été bien repartagé, on a fait 7 000 écoutes. C’était beaucoup pour le collège et pour le Cameroun. C’est là que j’ai compris que je devais pousser plus loin mon travail autour de la musique.

Tu es né et tu as grandi au Cameroun. Quelles étaient tes inspirations et influences ?

Avant le rap, j’écrivais de l’afrolove même si mes inspirations étaient dans le rap. Mon premier titre en studio en revanche, c’était du rap. J’ai tout de suite voulu m’orienter vers cette musique que j’affectionne particulièrement.

Quelles sont les musiques qui sont les plus écoutées au Cameroun ? Est-ce qu’elles ont influencé ta musique ?

C’est principalement de l’afrobeat qui cartonne là-bas, je me suis beaucoup inspiré de cette musique dans mon art, dans ma manière d’aborder ma musique. J’ai également écouté beaucoup de rap français mais en cachette car cela m’était totalement interdit à cause des gros mots. J’écoutais Gradur, Kaaris principalement, ainsi que Booba. Naza m’a beaucoup inspiré aussi car j’aime le côté festif de ses sons.

Ton nom d’artiste est une référence au solfège. Comment t’es venue cette idée ?

J’ai cherché dans la musique, comme j’avais pris des cours de solfège à l’école. Il y avait Ténor, Soprano et Bémol qui m'interpellaient. Ténor c’est le nom d’un des artistes les plus connus de mon pays, Soprano était pris aussi. Bémol m’a plu et depuis le collège, des potes ne m’appellent plus que par ce blaze. C’est resté et cela me correspond bien.

Le vainqueur du Red Bull Clash University, Bémol lors de l’enregistrement de son EP au Studio Red Bull.

Bémol lors de l’enregistrement de son EP au Studio Red Bull

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Comment t’es-tu retrouvé à rapper au Red Bull Clash University ?

Après le bac, j’ai d’abord fait une année en école d’ingénieur avant de bifurquer en école de commerce. Lors du week-end d’intégration, j’ai eu l’occasion d’évoquer avec les autres étudiants le fait que je faisais de la musique. Ils m’ont alors proposé de montrer à tout le monde ce que je faisais. Le Bureau des élèves (BDE) m’a alors contacté et m’a proposé de faire un événement organisé par Red Bull. J’ai immédiatement accepté partant de l’idée que c’était de la musique. J’ai alors eu quelques jours pour me préparer au Red Bull Clash University, qui était un événement annexe du Red Bull SoundClash. Le contest s’est déroulé en trois manches : jouer un son de son répertoire, faire une improvisation sur le titre « Fais de l’argent » de Leto et Guy2Bezbar et enfin une carte blanche.

Comment as-tu géré ce travail imposé dans un délai imparti ?

Je ne savais pas exactement quoi écrire puis j’ai fini par utiliser cette pression pour me booster et j’ai ainsi pu écrire très vite mes textes. Finalement, j’ai réalisé à quel point j’aimais travailler sous pression.

Le jour J, tu as affronté un autre artiste dans un amphithéâtre, avec comme public les étudiants de ton école. Vous étiez jugés sur les trois rounds, à l'applaudimètre. C’était ta première expérience live ?

Oui c'était la première. J’avais hâte de montrer aux gens mon travail tout en ayant peur de flopper sur mes passages. Au final, j’ai réalisé que cette occasion ne pouvait être que bénéfique pour moi, je me suis lancé et aujourd’hui j’aimerais revivre ce moment tellement il a été intense pour moi. J’étais entouré de mes potes, ils se sont comportés comme mes fans, ce qui a permis au reste du public de se prendre au jeu également.

Comment as-tu vécu l’idée d’affronter un autre artiste ?

Celui que j'ai affronté est un pote qui écoute ma musique. Ça m’a ôté une pression, en me disant que celui qui gagne serait soutenu par le perdant dans tous les cas. Il n’y avait que du positif à tirer de cette expérience.

Le jeune rappeur Bémol a enregistré son premier EP « Divinity » au Studio Red Bull.

Bémol au Studio Red Bull

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Tu as remporté ce clash, ce qui t’a notamment permis de rencontrer Leto et Guy2Bezbar qui sont deux artistes considérables. Comment as-tu vécu ces rencontres ?

J’ai demandé des conseils pour mon avenir. Notamment autour des maisons de disques, les erreurs à ne pas faire. Ils m’ont énormément apporté, ils ont été bienveillants, j’en ai tiré que du bon. C’était une super expérience.

Tu as ensuite assisté à leurs prestations au Red Bull SoundClash. Qu’en as-tu pensé et qu’en as-tu tiré pour toi ?

Je prends note de comment gérer le trac en public, comment jouer avec le public, comment l’utiliser pour faire monter la sauce sur scène. J’aimerais un jour pouvoir atteindre ce niveau, c’est un réel objectif pour moi, c’est très inspirant.

Tu as gagné un prix décerné par une grande marque internationale. Qu’est-ce que cette victoire et cet accompagnement proposé ont déclenché pour toi ?

Je travaille à présent sur un EP, pour toucher plus de monde et me faire connaître. Je bénéficie donc des infrastructures du Studio Red Bull pour y enregistrer ce EP de 5 titres. C’est une super période que je vis et j’en profite à fond.

Qu’est-ce que tu souhaites apporter avec ce premier projet ?

Je veux montrer toute la diversité de mon art : il y a du rap, de l’afrobeat, de la jersey, je fais aussi du piano-voix. J’essaie de montrer ma polyvalence, je pense que cet EP peut plaire au plus grand nombre, même à ceux qui n’écoutent pas initialement de rap.

Tu as la chance d’enregistrer dans un studio de grande qualité. Comment as-tu appréhendé de travailler dans de telles conditions ?

Je suis très impressionné par la grandeur et la qualité de ce studio. J’ai pour le moment travaillé que dans des petits studios. Ici j’ai du temps, je ne suis pas chronométré dans mes sessions, je peux prendre mon temps pour poser, réécouter, refaire si besoin. Toutes les conditions sont réunies pour donner le meilleur de ma musique. L’ingénieur Thibault m’encadre énormément, il n'hésite pas à me dire qu’il faut refaire quand il estime qu’une prise n’est pas satisfaisante. C’est un vrai plus de l’avoir à mes côtés au studio.

L’EP est prévu pour quand ?

Mon EP « Divinity » sort en décembre prochain avec un premier single en amont « Sans différence ». Avec ce projet je souhaite pouvoir aller frapper à la porte des maisons de disques et passer la seconde. Cette victoire au Red Bull Clash University m’a vraiment mis le pied à l’étrier et je ne compte rien lâcher dorénavant.

Ce projet est-il pensé pour la scène ?

Oui cet EP est fait pour la scène, on y trouve d’ailleurs le titre qui m’a permis de remporter le contest, « J’suis sous flash ». C’est un titre avec un refrain entraînant qui met en avant la marque Red Bull. J’ai eu l’idée la veille du clash, en me disant que ça allait être un véritable plus sur scène et devant le jury. Le moindre que l’on puisse dire c’est que ça a fonctionné !