On l’appelle « Windmill » en anglais et vous la connaissez forcément. Elle, c’est la coupole, un power move emblématique du breaking. Mais d’où vient cette folle rotation ? En quoi consiste-t-elle et comment la faire ? On a posé toutes ces questions à Niels « Storm » Robitzsky, véritable monstre berlinois du B-boying depuis ses origines, ou presque.
L’occasion de réviser avant la finale nationale de Red Bull BC One 2023 à Montpellier les 7 et 8 juillet, mais aussi et surtout la grande finale internationale au Stade Roland-Garros le 21 octobre (d’ailleurs, les billets sont disponibles par ici, alors n’hésitez pas !).
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Le record du monde de coupoles !
Plus de 70 b-boys se sont réunis pour battre le record du plus grand nombre de coupoles au monde du côté des Pays-Bas.
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À l’origine des power moves
« La coupole a en quelque sorte été le tout premier power move » explique Storm d’emblée. « Il a même été à l’origine de l’ère des power moves, au début des années 80, qui ont pris le pas sur les footworks. Et techniquement, il vient d’une évolution du backspin « continu ».
Au départ, les gens essayaient de trouver un certain « momentum » (une sorte d’élan, de dynamique en VF, ndlr) en tournant sur leur dos une fois, puis en recommençant après avoir refait un peu de footwork pour retrouver de l’élan. Puis, afin de ne pas interrompre la rotation, ils ont fini par ne plus tourner sur leurs dos, mais rouler avec, en quelque sorte. Leurs jambes se sont écartées, et c’est comme ça que la coupole est née.
Désormais, les breakers étaient capables de faire des solos entiers sans que leurs pieds ne touchent le sol. Et ça leur permettait d’enchaîner différent moves, un windmill, un backspin, un autre windmill etc. Tout le monde voulait la faire ! »
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La coupole en cache d’autres
« Le windmill a rapidement évolué » poursuit Storm. « Au début, les gens utilisaient leurs mains pour choper du momentum. Cette coupole était très basse et très horizontale. Puis, peu à peu, elle a été conjuguée avec d’autres mouvements comme des headspins. Elle s’est élevée, sur le plan physique comme métaphorique, pour devenir de plus en plus verticale.
De nombreuses versions existent. Lorsque que vous la faites sans les mains de façon horizontale, on appelle ça une Kuriaki, en référence au B-boy du Rock Steady Crew. Et lorsque que vous la faites plus verticalement et que votre tête touche du sol, c’est un « magnet » (« aimant ») ou un « barrel » (« tonneau »). Ce sont les deux principales déclinaisons, mais la différence est énorme. Avec les Kuriakis, il faut sauter d'une épaule à l'autre, sinon c'est impossible. Sur les magnets, on ne saute pas. On se donne une impulsion avec les hanches. Mais lorsque les gens n’ont pas encore la technique nécessaire pour le faire, c’est un peu « bumpy ».
Sinon, il existe d’autres versions, comme le « nutracker », lorsqu’on fait une coupole en mettant les mains au niveau des parties (pour les hommes donc, ndlr.), ou le « superman windmill », avec les deux bras au-dessus de la tête, ou le « baby windmill », qui est une sorte de coupole en position fœtale, avec les pieds croisés. »
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Comment apprendre à faire la coupole ?
« Au départ, il faut apprendre à faire un backspin » répond Storm. « Ensuite, il faut aussi maîtriser ce qu’on appelle le « stab ». L’idée, quand on est côté ventre, est de pousser le corps vers le haut sans effort et de rester dans une position bien verticale en rentrant les coudes quelque part entre les hanches et la cage thoracique. C’est la base.
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Les bases de la coupole
B-Boy Lil G du Speedy Angels Family CrEw vous explique les bases de la coupole.
Ensuite, il faut apprendre à se lever sur la tête ou à sauter d’une épaule à l’autre en tournant, et ça passe par l’apprentissage de la fameuse impulsion des hanches dont on parlait plus tôt. En soi, c’est très proche du "keep up" que font les gens dans les films de Kung-fu, quand ils sont sur le dos et qu’ils se remettent brusquement debout sans utiliser leurs bras. C’est un peu la même idée, sauf qu’il faut éviter de donner l’impulsion vers l’endroit où vos pieds sont censés atterrir quand vous voulez vous relever, mais simplement de soulever les hanches et les jambes. C’est une erreur que les gens font souvent au départ." Ensuite ? Il ne reste plus qu'à répéter (encore et encore) le mouvement.
"Ma version préférée ? Les magnets, parce que ma tête est vraiment collée au sol." ajoute Storm. "Tout doit être très contrôlé, et d’un point de vue technique, ça fait partie des plus complexes ! » Peut-être, mais certainement pas pour vous. Alors faites-nous tourner ces moulins et tentez votre chance lors de Red Bull BC One l'année prochaine !