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Dylan Bowman's sur la Lost Coast Trail
Dylan Bowman a réussi un véritable exploit en arrivant à bout des 80 kms de la Lost Coast Trail en un temps record. Dans cette vidéo, l'ultrarunner revient sur sa performance sur le trail californien.
Après avoir affronté des conditions climatiques extrêmes, Dylan Bowman a réussi un véritable exploit en arrivant à bout des 80 kms de la Lost Coast Trail en un temps record.
"Trempé, fatigué et froid, c'est difficile à réaliser après 11 heures de course."
Le 8 mars dernier, Bowman franchit l’arrivée de la Lost Coast Trail en 11 heures, 12 minutes et 8 secondes, battant son précédent record d'une heure et demie.
Ma course :
Le 15 juin 2014, Leor Pantilat et moi sommes partis de Mattole Beach sous un ciel bleu et clair. Après 13 heures et 47 minutes, nous sommes arrivés à l'extrémité sud, à Usal Beach, après avoir défié les plages rocheuses, les sentiers étroits et les vagues, en plein cœur des merveilles du Pacifique.
"Je voulais faire cette route dès que j’ai su qu’elle existait", déclare Bowman. "Une fois la route établie, il me semblait qu'elle pouvait être l'un des tracés emblématiques en Amérique du Nord."
Un challenge extrême
Comme beaucoup d'ultrarunners de haut niveau, Bowman se met à la course rapide lors de son entraînement pour se préparer aux courses en compétition.
Ce type de course permet de s'aligner sur des défis comme le Wonderland Trail, 149 kms autour du mont Rainier, ou le John Muir Trail (337 kms). Une des courses les plus difficiles, c'est la double traversée du Grand Canyon, le long des sentiers Kaibab Sud et Nord dans le nord de l'Arizona. Le "grand fossé" est devenu un lieu de pèlerinage pour des milliers d'ultrarunners.
Le trail force le coureur à dompter les éléments pour arriver au bout. "Gérer le timing de la course pour éviter les grandes marées est quelque chose d’intrigant", déclare Bowman. "L'éloignement et la beauté de la route sont des éléments très importants. Je placerais ce trail dans la catégorie des épreuves emblématiques de la discipline."
Bien que les colons, les bûcherons et les promoteurs essaient d'apprivoiser le trail depuis plus de 150 ans, l'environnement autour de vous est difficile à dompter. Comme il pleut beaucoup, la nature prend le dessus, sur les sentiers, les routes et les propriétés laissées sans surveillance. Les séquoias poussent et peuvent atteindre plus de cent mètres de haut, les lions des montagnes et les ours errent librement et de grands requins blancs se trouvent dans le littoral.
Même l'autoroute 1, qui s'étend sur plus de 965 kms le long de la côte californienne est finalement réduite sur 48 kms à l'intérieur des terres pour la Lost Coast Trail.
"C'est l'une des courses les plus spectaculaires à laquelle vous pouvez participer", déclare Bowman.
Un mix d'émotions
La saison d'un ultrarunner est faite de hauts et de bas : des kilomètres compliqués à gérer, des blessures, de la fatigue et de la monotonie. Connu par beaucoup dans la communauté comme "le Perpetuator of Stoke", Bowman aborde ce genre de défi avec joie. Pour ses premiers 51 kms, Bowman avouait : "Mon corps allait bien. Je me sentais très bien."
Alors que les kilomètres s'accumulaient et que le temps se détériorait, Bowman a flirté avec l’adversité. "Mon coup de mou est intervenu quand j'ai été forcé de grimper sur une pile de blocs de falaise très longue et très glissante alors que les vagues s'écrasaient contre les rochers", explique-t-il.
La preuve en chiffres
Bowman ajoute le Lost Coast FKT à une liste toujours plus impressionnante de performances, dont une victoire en 2015 aux 100 kilomètres de Tarawera Ultra Marathon en Nouvelle-Zélande.
Le 27 avril, Bowman participera à l'Ultra-Trail Mont Fuji (UTMF) de 167 kilomètres pour terminer sa saison hiver/printemps. En tant que dernier vainqueur de la course, il se rendra au Japon dans les meilleures conditions.
“Je pense que participer à la Lost Coast Trail était le meilleur moyen de m'entraîner pour ma prochaine course", déclare-t-il. "C'est une bonne occasion de tester ma condition physique tout en passant une longue journée à s'entraîner sur le terrain, ce qui est très utile pour les courses de 160 kms."
Quant à un retour sur la Lost Coast Trail, Bowman admet qu'il est déjà prêt à repartir pour un tour. "Maintenant que je l'ai fait, je pense qu'un coureur suffisamment motivé et en forme peut la faire dans de bonnes conditions. J'adorerais recommencer bientôt."