Sebastian Vettel et Kimi Raikkonen en pleine course, Grand Prix du Bahreïn
© Clive Mason/Getty Images
Conduite automobile

Les virages de l’enfer en F1

De Paul Ricard à Silverstone en passant par Spa, on vous présente certains des virages de F1 les plus mythiques - et les plus hardcore - qui soient.
Écrit par Eddy Lawrence
Temps de lecture estimé : 6 minutesPublié le
Qu’il s’agisse de pointe de vitesse ou de possibilité de dépassement, chaque amateur de course automobile à sa propre idée sur ce qui fait un virage idéal. Mais il existe certains virages qui font trembler même les plus aguerris et sur lesquels tout le monde se met d’accord. Voici une sélection des virages les plus emblématiques au monde.

1. Virage 11, Bahreïn

Ce type de virage parfait pour dépasser présente plusieurs challenges pour les pilotes. Il s’agit d’un virage à gauche se prenant en quatrième vitesse et qui implique une grosse décélération en entrée et en sortie de virage. Tout en maintenant la pédale d’accélérateur à fond, les pilotes doivent effectuer de légères pressions sur les freins pour maintenir le contrôle de la monoplace et bien se positionner dans la montée.
Marcus Ericsson : "La piste du circuit de Bahreïn offre plusieurs défis : le premier est le sable qui entoure le circuit. Si le vent et les conditions météo s’y mettent, c’est même un facteur qui peut devenir déterminant. Le virage 11 est un virage à gauche assez technique. C’est même l’un des plus difficiles de toute la saison. Mais c’est aussi un de ceux qui offrent la plus belle opportunité pour dépasser. On l’attend donc toujours avec impatience sur un tour."
Le virage de Signes sur le circuit Paul Ricard qui accueille le Grand Prix de France est dans les plus difficiles du calendrier du championnat du monde de Formule 1.

Le circuit Paul Ricard

© Florent Gooden/DPPI

2. Signes, Paul Ricard

Après une pause de 10 ans, le virage de Signes a fait son retour en 2018 sur le circuit Paul Ricard. Signes est probablement le virage le plus rapide en course de tout le calendrier avec des monoplaces qui le passent à 340 km/h. La largeur qu’il offre sur la droite du circuit permet aux plus audacieux d’y tenter un dépassement. Mais la zone de freinage périlleuse qui suit rend le challenge encore plus grand.
Romain Grosjean : "Le fait d’avoir placé une chicane au milieu de la ligne droite principale favorise les dépassements. On est à fond avec une zone de freinage assez large. Si un pilote défend sa position tout en freinant à la chicane, il doit composer avec une sortie de virage difficile. Et cela peut donner une possibilité de dépassement sur le virage suivant à Signes, qui se prend à fond avec la possibilité de le passer côte à côte."

3. Eau-Rouge, Spa

Avec une pente pouvant atteindre 18%, ce célèbre gauche-droite-gauche se termine par un sommet à l’aveugle. Les pilotes ne peuvent donc voir la suite de la piste et doivent donc anticiper la position de leur monoplace au moment où ils atteignent le sommet du virage.
Fernando Alonso, McLaren: "Que ce soit en essais, en qualification ou en course, s’engager dans le virage de l’Eau Rouge est toujours un moment spécial. Il n’y a aucun virage qui lui ressemble sur les autres circuits de F1. C’est étonnant de se retrouvant compresser au moment d’attaquer l’Eau Rouge, avant d’enchaîner sur cette énorme montée à l’aveugle qui vous projette au sommet. Il faut donc terminer ce virage à l’instinct en imaginant où placer idéalement sa monoplace. C’est essentiel de bien le passer car vous pouvez y perdre beaucoup de temps si ce n’est pas le cas."
Dans les virages les plus difficiles, Copse sur le circuit de Silverstone du GP de Grand-Bretagne.

Grand Prix de Grand-Bretagne 2016

© Getty Images/Red Bull Content Pool

4. Copse, Silverstone

Si vous ajoutez à l’entrée à l’aveugle, une sortie de virage prise à une vitesse de 280 km/h, cela fait de ce virage à droite pris en septième vitesse l'un des plus rapides de la saison... et donc aussi l'un des plus dangereux. Où pensez-vous qu'a eu lieu la collision entre Max Verstappen et Lewis Hamilton lors du dernier Grand Prix de Grande-Bretagne, hein ?
L’énorme virage en épingle à cheveux sur le circuit Sepang du Grand Prix de Formule 1 de Malaisie.

Circuit de Sepang

© Force India

5. Maggots/Becketts, Silverstone

Considéré comme le combo de virage le plus exigeant et technique possible, Maggots/Beckett est un gauche rapide suivi d’un droite tout aussi rapide, avant d’enchaîner sur une rétrogradation de deux vitesses puis de poursuivre avec un nouveau droite à fond en sortie.
Jolyon Palmer, Renault: "Maggots et Beckett sont deux virages qui ne font qu’un aujourd’hui, car il est désormais possible de les prendre à fond. S’il est impossible de prendre le dernier droite plein gaz, il faut faire un compromis pour bien se positionner ensuite sur le piste et ressortir avec autant de vitesse que possible."
Les virages les plus difficiles de la F1 : Ricciardo sur le circuit de Barcelone du GP d'Espagne.

Daniel Ricciardo sur le circuit de Barcelone

© David Ramos/Getty Images)/Getty Images/Red Bull Content Pool

6. Campsa, Barcelone

Ce virage se prend à fond en sixième. Il s’attaque à l’aveugle complet, puis enchaîne avec une grosse montée suivie d’une belle descente, ce qui oblige les pilotes maladroits à rouler sur l’AstroTurf en cas d’erreur.
Mark Webber : "La force G vous compresse le corps. Dans un virage rapide, la force G s’applique latéralement ce qui fait que vos côtes, vos hanches et votre cou sont comprimés dans le siège baquet. Il faut s’habituer à cet effet dont le point critique intervient au milieu du virage. La force G dépend également de votre pression sur la pédale de frein. Si vous freinez très fort, la force G est extrêmement violente, mais il suffit de lever son pied de la pédale de frein pour la faire disparaître aussitôt."

7. Virage 8, Istanbul Park

Avec une longueur de 640 mètres, ce virage à droite est le plus long de la saison avec plusieurs lignes possibles dont la plus lente se prend à 260 km/h. Ici, les pilotes sont soumis à une force de 4,5 G ce qui est plus puissant que la pression exercée sur le corps par une fusée au décollage. C’est également à partir de ce chiffre que l’homme peut perdre une partie de son champ de vision (ce qui est fréquemment le cas en course automobile).
Sebastian Vettel : “C’est un virage dingue. On essaye chaque année de le prendre complètement à fond. C’est rapide mais également bosselé donc c’est assez difficile de bien voir où vous allez. Vous vous engagez dedans et vous essayez de faire de votre mieux.”
L'Allemand Sebastian Vettel et le Red Bull Infiniti Racing en route pour la victoire au Grand Prix de Belgique

Spa, le circuit préféré des fans et pilotes de F1

© Dean Mouhtaropoulos/Getty Images

8. Pouhon, Spa

C’est un virage particulièrement apprécié par les spectateurs. Pouhon exige la perfection. Ce virage à gauche avec deux changements de trajectoire est doté d’une entrée difficile en descente. Il est essentiel de prendre les deux points de corde à la perfection pour être toujours bien positionné dans le virage.
Lewis Hamilton : "Pouhon est vraiment fabuleux car vous êtes toujours à la limite de l’adhérence, tout en jouant constamment avec les gaz et en essayant de maintenir une position parfaite dans le virage. Réussir à le prendre parfaitement est toujours un sentiment incroyable. C’est un endroit où on se sent à la limite et c’est grisant de le faire au volant d’une F1."
Le circuit de F1 de Suzuka qui accueille le GP du Japon fait partie des piliers du calendrier.

Le circuit mythique de Suzuka

© Getty Images/Clive Rose

9. 130R, Suzuka

Ce circuit de F1 fait partie des piliers du calendrier de la saison, mais est aussi considéré par les fans de jeux vidéo comme une référence. Le 130R est l’un des virages les plus dangereux et les plus rapides de la saison. Pris à 305 km/h, ce virage fait subir aux pilotes une force latérale de 3,5 G et peut faire gagner ou perdre des championnats.
Robert Kubica : “Le 130R est juste génial. Vous arrivez à fond en septième et vous le prenez plein gaz. Si vous parvenez à le prendre parfaitement, vous êtes vraiment récompensé au niveau du temps.”
Sebastian Vettel : "C’est un virage difficile. C’est vraiment excitant mais pas aussi facile que ça en a l’air."