Un kitesurfeur au Red Bull King of the Air.
© Craig Kolesky/Red Bull Content Pool
Kitesurf

Nicolas Gambier vous donne les clés pour vous mettre au kitesurf

Sécurité, équipement, meilleurs spots... Voici toutes les explications et recommandations de Nicolas Gambier avant de prendre le large pour la première fois.
Écrit par Red Bull France
Temps de lecture estimé : 6 minutesPublished on
Parmi tous les sports nautiques, le kitesurf est l'un des plus cool à pratiquer. Mais comment s'y mettre réellement ? Pour répondre à cette question, nous avons sollicité le spécialiste français de big air Nicolas Gambier, que l'on pourra retrouver à Wimereux à l'occasion du Red Bull King of The Air Qualifier.
Nicolas Gambier 🇫🇷

Nicolas Gambier 🇫🇷

© Nicolas Gambier

Tout d'abord, en quoi consiste la discipline ?

Le kitesurf, c'est un mix entre le wakeboard et le cerf-volant. Très concrètement, vous vous tenez sur une planche de wake et utilisez une barre rattachée à une aile par quatre lignes pour vous tracter. La voile, au contact du vent, va venir se gonfler, ce qui va vous permettre de générer de la puissance et de glisser sur l'eau (et éventuellement vous envoler).

Dois-je m'inscrire à des cours pour débuter ?

Oui, c'est même le premier réflexe à avoir. Vous pouvez commencer par faire un stage dans une école affiliée Fédération Française de Vol Libre (FFVL). Durant trois jours, vous allez apprendre toutes les bases (notamment en matière de compréhension du vent). Vous allez tout d'abord apprendre à maîtriser un cerf-volant sur la plage, puis les manœuvres de base comme le décollage de l’aile, ou le changement de bord. Une fois que ces fondamentaux sont maîtrisés, vous allez apprendre ce que l'on appelle le "water start". Cela consiste tout simplement à savoir se mettre debout tout seul sur sa planche. Enfin, vous apprendrez deux dernières choses : "remonter au vent" (maintenir le cap, dans le jargon) et "virer de bord" (changer de direction). Quand tout ça est acquis, vous pouvez vous lancer !

Nick Jacobsen en action au Red Bull King of the Air 2015 à Big Bay, au Cap, en Afrique du Sud,

Nick Jacobsen au Red Bull King of the Air

© Craig Kolesky/Red Bull Content Pool

Suis-je obligé d'avoir des connaissances en matière de navigation ?

Pas en matière de "navigation", mais vous devez être capable d'analyser le plan d'eau sur lequel vous vous apprêtez à rider. Par exemple, si le vent est trop fort ou pas dans la bonne direction, cela peut être dangereux car votre voile n'est pas forcément adaptée. Les conditions de mer sont aussi déterminantes et vous devez être capable d'estimer si elles sont adaptées à votre niveau. Si vous débutez et que vous vous lancez sur une mer avec des vagues de 3 à 4 mètres de haut, cela peut être très dangereux. En bref, Pas besoin d'être un vieux loup de mer, mais juste de connaître les bases des éléments qui vous entourent.

Dois-je avoir une condition physique particulière pour m'y mettre ?

Non, sauf si vous faites de la compétition à très haut niveau. C'est aussi ça qui fait la beauté de ce sport : il est adapté à tous les âges et toutes les morphologies. La principale raison réside dans le fait que c'est principalement votre harnais (attaché à la voile) qui vous tracte. Il ne faut donc pas avoir des bras énormes. Comme je dis souvent, le kitesurf est beaucoup moins physique qu'une discipline comme la planche à voile, par exemple. Bon, évidemment, quand vous commencez à faire des figures à 10 mètres du sol qui vont générer beaucoup plus de puissance, là, vous devrez être préparé. Les professionnels suivent évidemment un entraînement plus intense pour se préparer, notamment, à chuter. Il faut être prêt à encaisser une chute, surtout quand on monte très haut. Une chute de 20 mètres de haut à 90 km/h transforme l'eau en béton.

De quoi se compose l'équipement du kitesurfeur ?

Commençons par l'attirail du pratiquant. Il se compose d'une combinaison (la mienne fait 5,3 mm d'épaisseur, par exemple) et de ceintures dorsales. À tout cela, nous pouvons ajouter un casque (important pour la sécurité des débutants) ainsi qu'une "impact vest" pour se protéger lors des violentes chutes. Du côté du matériel, il se compose d'une planche d’environ 140x40cm, d'une barre connectée à une voile gonflable (faisant entre 5 à 12 mètres) par 20 à 24 mètres de ligne.

Où puis-je me procurer du matériel ?

Il est possible de s'en procurer directement via l'école à laquelle vous êtes inscrit ou bien dans une grande enseigne généraliste de vente d'articles sportifs. Sinon, sachez que le marché de l'occasion du kite fonctionne très bien et que la plupart des amateurs s'en procurent de cette manière.

Comment caser des entraînements quand on a un emploi du temps chargé ?

Il n'y a pas de secret : toute est une question de motivation. Si vous vous organisez correctement et vous en donnez les moyens, il est tout à fait possible de pratiquer la discipline. En tant que Parisien, il est possible de co-voiturer vers les plages les plus proches pour faire des sessions sur deux ou trois jours. Si vous êtes Lillois, comme moi, la mer est à une heure de voiture et de nombreux adeptes y vont même après le travail. Enfin, si vous avez une vie de famille, c'est un sport que vous pouvez parfaitement coupler à des vacances à la mer, par exemple.

Quels sont les meilleurs spots pour pratiquer en France ?

Sans hésitations, je partirais sur Wissant, dans le Nord. C'est un endroit parfait : il y a tout le temps du vent et le détroit de la Manche situé à proximité crée un tunnel de vent qui remonte vers les Pays-Bas. Sinon, plus au sud, je conseillerais le Bassin d'Arcachon (Gironde) ou encore Port-Leucate dans le Golfe du Lion.

Et dans le monde ?

Il y a pas mal de spots assez mythiques dans le monde. Parmi les plus accessibles, je citerais Tarifa en Espagne, le détroit de Gibraltar, Dakhla au Maroc ou encore la côte Nord-Est du Brésil, vers Fortaleza. Et si vous êtes amateur de sensations fortes et que vous ne souhaitez ne serait-ce qu'observer des pros monter vraiment très haut, je ne peux que vous conseiller mon spot préféré : Klitmøller au Danemark.

Voilà, grâce aux précieux conseils de Nicolas Gambier, vous avez toutes les clés en main pour aller filer sous le vent (et sortir la grande voile, bien évidemment) !