Plongez dans les coulisses de Rap Contenders, première ligue de battle de rap en France.
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Musique

Rap Contenders : la légende du mythique battle de rap

Des punchlines mythiques, des clash jamais diffusés et des bars à chicha : plongée dans les coulisses de la première ligue de battle de rap en France.
Écrit par Maxime Delcourt
Temps de lecture estimé : 16 minutesPublié le
Le principe est simple : deux rappeurs, un micro, une caméra et trois rounds de quatre minutes pour tenter de ridiculiser son adversaire à tour de rôle avec des phrases assassines balancées a cappella. Depuis dix ans, clasheurs amateurs, slameurs aguerris et jeunes rappeurs anonymes défilent dans l'arène des Rap Contenders. Certains en ressortent humiliés et disparaissent à jamais, quand d’autres, entament une carrière solo, avec succès : Dinos, Nekfeu, Alpha Wann ou Jazzy Bazz y ont ainsi fait leurs premières armes. Entre ces rappeurs capables de vider leurs chargeurs sur leurs adversaires et ceux qui, dépités, ont préféré quitter la scène, retour sur ces histoires qui ont fait la légende des Rap Contenders et permis de réoxygéner un rap tricolore qui commençait à tourner furieusement en rond au croisement des années 2000 et 2010.

Rendez-vous à la chicha : la première session Rap Contenders

Des idées plein la tête et zéro euro en poche : voilà comment pourrait être résumée la situation de Dony S et Stunner au moment de lancer la première édition des Rap Contenders. Ces derniers ont été biberonnés au rap, ils sont potes depuis le lycée et sont chacun actifs à leur manière : quand le premier collabore avec différents sites spécialisés, le second organise déjà des battles, en plein air, du côté de Montmartre. Tout cela reste assez confidentiel, mais cette fois, ils sont persuadés du bienfondé de leur nouveau projet. Le concept est librement inspiré des Words Up canadiens, la première ligue de « combat de mots » a cappella francophone, mais les moyens sont limités. L’heure est à la débrouille : il faut trouver des rappeurs qui accepteraient de venir gratuitement se faire humilier en public, et ce n’est pas chose aisée.« Tous les mecs avec qui je trainais à l’époque n’auraient jamais pu tenir la pression, ils se seraient battus sur scène. Il a fallu en contacter d’autres », confesse Dony S.
Par chance, Blackapar et Gaïden, deux rappeurs habitués des scènes undergrounds parisiennes depuis une petite dizaine d'années, viennent de sortir un projet. Ils connaissent bien Dony S pour son travail sur le site Bounce 2 Dis, et lui font confiance. Pareil pour L’Entourage : le nom du collectif commence à circuler au sein de la capitale, et ses différents MC’s, une bonne dizaine, savent pertinemment qu’ils doivent une partie de leur réputation à ce site internet. En plus, Stunner connaît bien l’une des plus fines gâchettes du crew, Alpha Wann, et ce dernier est suffisamment motivé pour amener dans son sillage le reste de son équipe, ainsi que Lunik et TZN. Après des dizaines de mails envoyés, les cofondateurs tiennent leurs six premiers noms. Il faut maintenant trouver une caméra et un lieu. Stunner peut se procurer le matériel nécessaire auprès d’un pote, et juge avoir les compétences requises pour filmer le battle lui-même. La salle est en revanche plus difficile à trouver. Finalement, les deux compères vont au plus simple : on est alors le 11 décembre 2010 et la toute première session Rap Contenders se déroule dans le back-room d'un bar à chicha du 17ème arrondissement parisien. Son nom ? L’Eclipse, lieu mythique où se déroule les deux premières éditions.

Rap Contenders, un sport de combat

« Il paraît que ton fils de pute de grand-père a distribué plus d’étoiles qu’un moniteur de ski ». La phrase est à peine finie que déjà, la foule est en délire, comme prête à lyncher la victime du jour. En une sentence, Marti vient d’anéantir Maras et rappeler une cruelle vérité : si le freestyle nécessite une gymnastique de l'esprit, c'est surtout une arène où les rappeurs se moquent bien du politiquement correct, un sport de combat où tous les coups sont permis. Surtout quand ils servent à humilier l'autre, à parler de la supposée taille de son sexe, à prétendre que l’on a partagé un coït avec sa mère, sa femme ou sa sœur, souvent dans des positions inédites.
« Rap Contenders, c'est le MMA du spectacle », s’enthousiasme Stunner, selon une formule qui résume à merveille l’esprit de compétition qui règne au sein de ces battles. Ici, pas de mecs pour inciter la foule à faire du bruit, pas de beats pour appuyer les punchlines, simplement un sens de l’interprétation et de la formule à même de ridiculiser son adversaire. Quitte à faire naître involontairement de fausses rumeurs : « Eux ils font le L de L’Entourage, lui il fait le L de Leucémique ». Suite à cette phase de Gaïden, Dony S a confié avoir été interpellé à plusieurs reprises dans la rue par des gens inquiets de l’état de santé de Jazzy Bazz.

Le jour où Dinos et Lunik ont failli en venir aux mains

Lors de la cinquième édition de Rap Contenders, en 2012, l’équipe organisatrice a l’idée d’une double confrontation. Le dispositif est inédit : d’un côté, Dinos et Lawid, de l’autre, Lunik et Mic Orni. Si l’idée est bonne, l’atmosphère, elle, est légèrement pesante. Certaines rimes passent mal auprès des juges (« Grosse gifle, j't’ai envoyé à Auschwitz, tu y as fait le régime Dukan »), Mic Orni leur reproche de l’avoir sorti du texte, tandis que Dinos sous-entend que ce dernier, absent des précédentes éditions, a fait de la lèche à Dony S pour être présent ce soir-là : « J’suis p’t-être passé par la Draft mais toi t’es passé sous la table ».
Quelques minutes plus tard, les quatre rappeurs sont mêmes à deux doigts d’en venir aux mains quand Lunik bouscule Dinos et lui demande de le regarder dans les yeux pendant qu’il rappe. « Ce n'était pas fair-play d'aller toucher et énerver les gens, précise Driver au moment de rendre son verdict. Ce n'est pas de la boxe ou du catch, c'est juste du rap. » Alors, avant de quitter la scène, Dinos et Lunik sont priés de se serrer les mains. Histoire de rappeler que les Rap Contenders restent avant tout une compétition bon enfant, où seules deux bagarres auraient éclaté ces dix dernières années.

Nekfeu vs. Lunik : le clash que personne n’a jamais entendu

La scène se passe lors de la seconde édition de Rap Contenders. Ce soir-là, trois battles sont programmés. Il y a d’abord Wojtek contre Jazzy Bazz, pour ce qui reste l’une des performances les plus mémorables des Rap Contenders. Dans la foulée, Alpha Wann et Blackapar prennent le relai et maintiennent le niveau, tandis que Nekfeu et Lunik se préparent à conclure la soirée en beauté. C’est le « main event », le face-à-face de deux des derniers vainqueurs des éditions précédentes. Bonne nouvelle : les deux rappeurs sont visiblement au top, prêts à débiter leurs rimes finement aiguisées. C’est du moins ce que dit la rumeur : ce battle, le grand public n’en a jamais vu la couleur, la faute à un câble défectueux qui reliait le micro à la caméra et qui a fini par lâcher quelques secondes après les premières mesures de Lunik.
Sur Internet, les discussions vont bon train. « Qui a vu Lunik vs. Nekfeu ? », se demande-t-on sur les forums. Du côté des organisateurs, l’envie de réorganiser ce clash quelques semaines plus tard est réelle. Un temps, les deux rappeurs semblent eux aussi ouverts à l’idée de s’affronter à nouveau. Mais il faut croire que leurs agendas personnels empêchent d’envisager sérieusement cette possibilité. Notamment du côté de Nekfeu, passé en quelques mois du statut de jeune passionné comptant à peine 3 000 vues sur sa chaine YouTube à celui de rookie le plus prometteur du rap français.

Isolement, répétition et écriture : quand les rappeurs préparent leur clash

En amont des battles auxquels il participe, Jazzy Bazz a pris l'habitude de s'isoler pendant plusieurs semaines. Généralement, les rappeurs sont prévenus un ou deux mois à l'avance. On leur annonce l’identité de leur futur adversaire, de façon à ce qu’ils aient ensuite tout le temps nécessaire d’étudier leur profil, de visionner leurs anciennes performances et de trouver chez eux toute faille, physique ou mentale, à même d’être exploitée une fois dans l’arène.
Naturellement, le rappeur de L’Entourage pousse cette discipline à son paroxysme. Une fois prévenu, il s’isole et réfléchit à ses futures punchlines, au calme, loin de ses habitudes parisiennes. Parfois, il demande même à ses potes de relire son texte. Tel un athlète répétant ses gammes à l’infini avant une compétition, Jazzy Bazz apprend ses rimes par cœur, retravaille certains passages. Chaque phrase se doit d'être percutante, millimétrée et suffisamment bien interprétée pour donner l'impression à son adversaire de maitriser la situation. « Le Jazzy Bazz ne fait qu’exceller, Mec va faire des tests car j’baise ta meuf avec mes MST », lâche-t-il, tout fier, en ouverture du troisième round. Une punchline qui n’aurait jamais pu être prononcée face à Deen Burdigo, ce dernier ayant posé comme condition à sa participation que l’on ne fasse aucune mention de ses proches durant les clashs.

Alpha Wann : le freestyle de la honte

En novembre 2011, lorsqu’ils débarquent à Montréal pour affronter leurs homologues québécois, Nekfeu et Alpha Wann ont clairement la côte. À Paris, tout le monde ne parle que de ces deux jeunes rappeurs doués avec les mots. Avec 1995, ils viennent de sortir « La Source », un morceau qui truste les playlists de Skyrock, à la grande joie de ses auditeurs, qui vont jusqu’à élire le collectif comme le « Groupe de l’année 2011 ». Forcément, leur réputation finit par traverser les frontières, et cela leur donne visiblement un excès de confiance. Ainsi, lorsqu’ils se présentent face à P.Dox et Jam, les deux acolytes sont à la rue, dépassés par les attaques répétées de leurs adversaires, parfaitement rodés à l’exercice.
Par la suite, Alpha Wann saura s’en défendre. À plusieurs reprises, il confesse ne pas avoir bien préparé le battle, pour lequel il se contente d’écrire quelques couplets dans la précipitation. Comme ça, juste histoire d’avoir un peu de matière. Seulement, il faut croire que l’improvisation a ses limites, et que cette approche n’a jamais réellement porté chance à Alpha Wann. Son bilan comptable en atteste : trois participations, trois défaites et un choke face à Lunik lors du premier Rap Contenders. Un souvenir douloureux pour le rappeur comme il le raconte sur son morceau « Cascade Remix » en 2018 : « Après le fiasco du Rap Contenders, quelques mauvais projets d'groupe, j'avais honte de retourner au tiekson ».

Le jour où FiligraNn a atomisé Eff Gee

Ce soir-là, les gars de L’Entourage sont venus en nombre. Ils ont l’habitude de procéder ainsi à chaque fois qu’un des membres du collectif est programmé. Habituellement, ça permet à leur pote de s’élancer en toute confiance. Mais ce soir-là, Eff Gee, bonnet sur la tête, a les yeux dans le vide. D’ici quelques minutes, c’est lui qui lancera les hostilités et représentera le collectif, mais clairement, le Parisien n’est pas prêt : l’interprétation est hésitante, les silences sont longs et gênants. Peut-être parce qu'il a été choisi au dernier moment pour honorer ce battle. Peut-être aussi parce qu'il fait face à FiligraNn, un freestyler chevronné à qui on ne l'a fait pas.
Très vite, le Canadien sent que son adversaire du soir n'est pas dans le coup. Quelque part, ça le motive encore plus. C’est la première fois qu’un Rap Contenders orchestre la confrontation de deux rappeurs issus de pays différents, et il y voit là l’occasion de marquer les esprits. À l'image de cette phase, qui suscite l’hystérie du public en même tant que la peine de Jazzy Bazz, visiblement gêné de voir son pote humilié ainsi : « T'es pas hardcore, ta plume manque de venin, si tu fais un track avec Diam's, c'est toi qui chante le refrain ! »

Du bar à chicha à la Flèche d'Or, les Rap Contenders montent sur scène

400 personnes s’amassent devant la Flèche d’Or, cette salle de concert du 20ème arrondissement parisien. Pour la première fois de son histoire, les Rap Contenders ont décidé de ne plus fonctionner sur invitation ou de se reposer uniquement sur un cercle d’amis pour remplir la salle. Désormais, Dony S et Stunner vendent des tickets directement dans la rue, valident des réservations par mail et, faute de moyens, gèrent la sécurité eux-mêmes. L’enjeu est clair : après deux premières éditions couronnées de succès malgré les conditions relativement exiguës d'un bar à chicha comme L’Eclipse, la troisième saison des Rap Contenders doit être l’occasion de passer à l’étape supérieure, voire de se professionnaliser. Avec, en tête, deux objectifs. Un : accueillir un public toujours plus nombreux. Deux : bénéficier d’une structure suffisamment solide pour convier pour la première fois des rappeurs originaires de toute la France.
Une nouvelle ère s’annonce. Les MC’s en ont conscience, à l’image de Taïpan et Vincenz, qui contactent directement Dony S dans l'idée de participer à cette troisième édition. Les salles jouent le jeu également : à l’avenir, le New Morning, le Trabendo ou le Cabaret Sauvage accueilleront à leur tour l’événement, permettant à ces battles de se tenir devant une jauge toujours plus grande.

Programmé, Alkpote annule sa participation, de peur de se faire humilier ?

En 2016, Alkpote est focalisé sur un projet qui lui tient particulièrement à cœur : « Les marches de l’empereur », un album envisagé aux côtés de DJ Weedim et à travers lequel il semble vouloir asseoir sa singularité au sein du rap français. « J’rappe mieux qu’les mecs de Rap Contenders », fanfaronne-t-il sur « Igo », sans préciser toutefois qu’il était censé participer à la dixième édition de Rap Contenders. Tout était prévu : grand fan du rappeur, Dony S lui a même trouvé un adversaire, Maadou. Faute de temps, les négociations tombent malheureusement à l’eau.
Les mauvaises langues s'en donnent alors à cœur joie, toutes heureuses de laisser entendre qu’Alkpote aurait fait marche arrière, conscient du risque de se faire humilier. Au final, seule reste cette punchline, balancée par Maadou dans le premier round de sa confrontation avec Gaïden, appelé à la rescousse : « J’devais affronter Lunik, c’est vrai, presque une fable, Puis Lunik a pas pu… Ouais il s’est chié dessus grave, Lunik puis Alkpote qui m’font la danse du mort, t’es le remplaçant du subalterne ».

Wojtek : cet adversaire que personne ne voulait affronter

Un round, c'est tout ce qu'il a fallu à Wojtek pour jauger son adversaire et le réduire à néant par la suite. Il y a cette petite pique raciste lancée en introduction (« Toi comprendre moi ? »), de l’autodérision (« Le main event : deux trentenaires à la ramasse, un petit blond beau gosse, un vieux renoi' dégueulasse ») et des punchlines imparables. Au passage, Wojtek en profite même pour en glisser une à l’un de ses plus fameux adversaires : « Mon ami, tu n'as rien d'un kamikaze, et il y a autant d'couilles dans ton rap que dans le slip du Jazzy Bazz ». Abattu, son adversaire ne termine même pas sa dernière mesure, « Fuck les clashs ça m’a saoulé », lâche-t-il avant de quitter la scène.
Il faut dire que Wojtek n’est pas un concurrent comme les autres. À la base, le mec vient du slam, et il faut croire qu’il a gardé de cet art le goût du langage soutenu, parfois à la limite du gore et du blasphème, mais toujours porté par un sens de la théâtralité indéniable. Ce qu’il orchestre à chacune de ses interventions, c’est un mini one-man show. Un sens de la mise en scène qui lui permet non seulement de tout envisager, des passages rappés en polonais comme des vannes adressées au public, mais aussi de repartir à cinq reprises la victoire en poche.

Entre impartialité et « raisonnement merdique » : le rôle des juges

À la fin de ce fameux clash entre Wojtek et Lawid, tous les juges, au moment de rendre leur verdict, tiennent à répondre au rappeur d’origine polonaise : non, contrairement à ce qu'il a prétendu dans son clash, les juges n'ont pas un « raisonnement merdique ». Clairement, la petite pique est mal passée. Peut-être parce que ce n’est pas la première fois que l’impartialité des juges est remise en cause : lors du troisième Rap Contenders, le public avait vivement réagi à la victoire de Lunik, qu'il jugeait dépassé par les attaques de son homologue canadien, Suspek T.
De leur côté, les organisateurs Dony S et Stunner ont toujours cherché à s’entourer de vrais spécialistes : des rappeurs reconnus (2Bal, Pit Baccardi, Dosseh, Tunisiano), des producteurs ou tout simplement des activistes (Derka). Pendant un temps, les deux organisateurs ont même tenté de recruter des journalistes. Malheureusement, l’association ne fonctionnent pas : la plupart sont extérieurs à l’univers des battles et sont rapidement choqués par la violence verbale. D’autres, en revanche, se montrent plus visionnaires. James B.K.S., par exemple : à l’issue du premier Rap Contenders, le producteur, désormais signé sur le label d’Idris Elba, s’approche de l’oreille de Dony S et lui confie son impression : « Tu ne te rends pas compte de ce que tu viens de faire, mais tu viens de créer un truc de fou qui va marcher ».

« Ça va être genre historique » : comment les Rap Contenders ont participé à écrire l’avenir du rap français

Au moment de présenter le concept des Rap Contenders lors de la première édition, Dony S, visiblement dépassé par son enthousiasme, se lâche : « Ça va être genre historique », clame-t-il, sans forcément avoir conscience du poids de ses mots. Depuis, l’organisateur a réutilisé la formule à chaque édition. Le public en est même demandeur, c’est devenu un cri de ralliement. C'est aussi devenu une indéniable vérité. Les statistiques le prouvent : la chaîne YouTube Rap Contenders compte aujourd'hui plus de 516 000 abonnés et plus de 135 millions de vues.
Les faits tendent eux aussi à rappeler l’importance des Rap Contenders dans l’histoire récente du rap français, tant l’événement a contribué à révéler des rappeurs qui s'imposent aujourd'hui comme les poids lourds du paysage hexagonal : Dinos, Jazzy Bazz, Big Flo & Oli, Alpha Wann ou encore Nekfeu. Ce dernier, dans « Squa », en 2017, ne manquait d'ailleurs pas de rappeler l'influence de la ligue dans l'évolution du rap français ces dernières années : « T’écoutais pas de rap avant les RC, tu ferais mieux de me remercier ». Et Dony S, dans une interview, d'appuyer le propos : « Je ne sais pas si on a participé à un renouveau, mais je pense qu’on a écrit une page de l’histoire du rap français. »