Quand les stars de Red Bull Cliff Diving courent pour la bonne cause
Vous avez réussi à parcourir 23,9km en 2020. Quel souvenir gardez-vous de cette performance ?
J’ai couru avec ma sœur Maria Paula Quintero (une autre athlète de cliff diving, ndlr). Normalement, elle est beaucoup plus forte que moi. Nous allions à la même allure. Au moment où elle a stoppé son effort, je me suis dit: ‘hey, je vais gagner, alors poussons encore un peu pour voir mes limites’. Je me suis finalement arrêté un peu plus tard et une minute après, la voiture m’a rattrapé. Je ne suis pas si bon en course à pied en fait. Alors atteindre une telle distance était incroyable pour moi.
C’est en effet une belle distance pour quelqu’un qui pense ne pas être bon en course à pied…
Oui, vraiment, je n'ai jamais été très bon dans les sports d’endurance. Mais pendant la pandémie, j’ai eu beaucoup de temps libre. L’une des activités les plus simples à pratiquer était la course. J’ai commencé à courir deux fois par jour. J’ai beaucoup progressé.
Pensez-vous réussir à battre votre record cette année ?
Je ne participe pas vraiment avec cet objectif en tête. Je ne suis pas sûr de pouvoir aller aussi loin cette fois-ci. Je n’ai pas pu me concentrer autant sur la course à pied cette année avec toutes les sollicitations et les entraînements pour la saison qui arrive. Mais on va quand même essayer de bien figurer.
À quel point la course à pied et l’endurance sont-ils importants pour un plongeur de falaises ?
Pour tous les athlètes, dans tous les sports, avoir une bonne base en course à pied est utile. Courir est le meilleur exercice pour garder la forme. Cela aide aussi pour la récupération. Si votre corps prend l’habitude de ces efforts longs, vous retrouvez plus vite votre énergie et évitez certaines blessures.
Dans le cliff diving, le saut en lui-même de 27m n’est pas le seul défi qui se présente à vous. La marche d’approche jusqu’à la plateforme est parfois difficile elle aussi…
Oui. C’est notamment le cas aux Açores. La première fois que je me suis rendu là-bas, j’étais effrayé à l’idée de devoir grimper jusqu’au sommet de la falaise. Il fallait escalader tous ces rochers, plonger, puis remonter encore et encore. C’était usant. Il fallait une bonne condition pour tenir le coup.
Quelles sont vos occupations à côté de l’entraînement et de la compétition ?
Je suis entraîneur de plongeon à Cali. J’adore participer à des compétitions, c’est ma passion. J’aime me lancer des défis. Mais aider les autres à atteindre leurs objectifs est une idée que j’apprécie encore plus.
Quand ma sœur Maria Paul a commencé le plongeon, tous les autres coaches lui ont expliquée qu’elle n’était pas assez bonne. Ils ne voulaient pas l’entraîner. Je lui ai dit qu’avec de la volonté, elle pourrait y arriver. Tout est dans la discipline et le fait de ne jamais renoncer.
Cette année, prévoyez-vous de courir tous les deux à nouveau ?
J’ai dit à ma sœur que j’allais faire cette interview et que je ne pouvais donc pas ne pas participer ! Et je lui ai aussi dit qu’elle ne pouvait pas me laisser courir seul. Alors oui, on va refaire la course ensemble.