Malgré les succès et les records, Sébastien Loeb a conservé son âme d’enfant, et encore quelques rêves en tête. L’un d’eux était de piloter une Peugeot 306 Maxi, voiture emblématique de la fin des années 90. Avec ses seules deux roues motrices, elle marqua notamment son époque en terminant 2e du Tour de Corse 1998, aux mains de François Delecour, face aux références d’alors, les WRC et leurs quatre roues motrices.
« J’ai débuté dans ces années-là, se souvient le nonuple champion du monde des rallyes. Je l’entends encore hurler dans les montagnes des Cévennes, à l’occasion de mon premier Critérium, en 1997, sur une petite Peugeot 106. Ça faisait envie ! J’ai ensuite été champion de France en 2001 sur la Xsara Kit-Car, sa cousine en quelque sorte, mais j’ai toujours préféré la 306 : son moteur 2 litres de 310 chevaux prenait plus de tours, faisait un plus beau bruit, puis je la trouvais plus jolie. »
Sébastien Loeb et Daniel Elena, aux manettes de la Peugeot 306 Maxi
© Sébastien Loeb Racing/Bastien Roux
Heureux propriétaire depuis le début de l’année, d’un exemplaire en configuration usine d’époque, Loeb vit depuis un rêve éveillé à chaque sortie avec. C’est ainsi lorsque deux légendes se rencontrent, cela fait forcément des étincelles : succès en mars dernier, sur le Rallye national de Haute Provence, et encore un véritable récital le week-end dernier dans le Var, pour l’ultime manche du championnat de France de la spécialité. Au point de jouer la victoire avec sa monture de dix-neuf ans, face à des autos de dernière génération, jusqu’à une casse moteur dans l’avant dernière spéciale.
« Ce n’est pas grave, on s’est régalés, s’enthousiasmait Seb. Quand tu te lâches à son volant, tu as vraiment l’impression d’attaquer ! Tu enquilles les rapports, ça chante, c’est réactif, ça a du grip à grande vitesse… Il faut s’en occuper, parfois trop même lorsque le revêtement devient très bosselé. Mais c’est fort en sensations à côté d’une WRC qui est plus aseptisée. » Le plaisir était également au rendez-vous pour les très nombreux spectateurs présents, jusqu’aux plus fins connaisseurs même. « C’est fabuleux de le voir faire ainsi revivre cette voiture, qui reste l’un des plus grands souvenirs de ma carrière, reconnaissait François Delecour. Mais ça ne m’étonne pas de lui : au-delà de son incroyable talent, c’est un pur passionné ! »