Sofiane Sehili explique comment il est passé de coursier parisien à rouleur international de légende,
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VTT

Sofiane Sehili : rouleur sans frontières

Ce kid de Colombes (Hauts-de-Seine) explique comment il est passé de coursier parisien à rouleur international de légende, et quelles sont les routes qu’un vélo peut ouvrir. (Article sponsorisé)
Écrit par Patricia Oudit
Temps de lecture estimé : 5 minutesPublished on
26 août 2022 : Sofiane Sehili, 40 ans, 25 000 km par an au compteur (principalement en VTT et gravel) vient à peine d’atterrir après un roller coaster d’émotions au Kirghizistan, pays sublime qu’il avait traversé une première fois en 2017 lors d’un cyclotrip de Paris à Taïwan. Il se remet tout juste des 1 900 km sur une selle à enchaîner 37 000 km de dénivelé positif. Le cycliste vient de remporter la Silk Road Mountain Race, monument de la course d’ultra-distance à vélo, pour la deuxième fois consécutive. « Le niveau plus relevé que l’an passé m’a poussé, et au fil de la course que j’ai mal commencée étant malade, je me suis senti de mieux en mieux et j’ai fini par prendre la tête et la garder. » Si tout le monde peut faire du vélo, tout le monde n’est pas Sofiane. La preuve.

Comment en êtes-vous venu au vélo ?

Sofiane Sehili: C’était un moyen de transport que j’utilisais pour aller à l’école, à la fac et au bureau. Pour aller travailler (Sofiane était documentaliste à Télérama, ndlr), je roulais 30 km par jour. Fin 2010, je suis parti en rando tout seul en Asie du Sud-Est, et je me suis rendu compte qu’il manquait quelque chose à mon aventure. Je me suis acheté un vélo en cours de route et j’ai fini mon trip sur deux roues.

Ça été la transition pour devenir coursier à vélo ?

Sofiane Sehili: Oui, j’ai fait un autre grand voyage à vélo l’année suivante et, en 2012, je me suis retrouvé à court d’argent. Je suis devenu salarié d’une boîte de coursiers, jusqu’en mars 2020 avec des interruptions notamment en 2016, où j’ai participé à mes premières courses.

À quel moment l’esprit de compétition a-t-il émergé ?

Sofiane Sehili: En devenant coursier : 400 km par semaine, c’est un bon entraînement. Assez vite, je me suis rendu compte que j’étais aussi fort que les plus forts. J’ai commencé par faire des courses de coursiers, et quand j’ai entendu parler des formats bike-packing en autonomie sur des longues distances, je me suis dit, c’est pour moi. Depuis mes débuts en cyclotourisme, j’ai toujours été dans une logique de légèreté maximale. Et quand je roulais en mode cyclo, je faisais déjà des distances plus longues que la moyenne.

Comment devient-on si endurant ?

Sofiane Sehili: Mon corps ne m’a jamais lâché en compétition. Peut-être que ça vient d’une volonté farouche, presque une capacité d’aveuglement, que j’ai de me convaincre que dans cet instant précis, toutes les fibres de mon être doivent se concentrer vers un seul objectif. Dans ce moment, rien n’est plus important que de franchir la ligne d’arrivée... de préférence en première position.

Le vélo est un sport populaire et il faudrait qu’il le reste.
Sofiane Sehili

Vous avez commencé les longues distances avec peu de moyens. Toujours possible à l’heure actuelle ?

Sofiane Sehili: Il y a cette image véhiculée par les mastodontes du secteur : on met des gens très beaux, très minces, dans des vêtements très moulants sur des vélos très chers. Et on vous dit : c’est ça, un cycliste. Ça met une pression, c’est une sorte de dictature comme on en a vu dans les magazines féminins. Et je note que ces marques représentées par les influenceurs ne m’ont jamais approché car je n’ai pas une image très lisse, et pas cette capacité à répéter des photos sans marque de sueur ni pli au maillot. Alors oui, étant coureur pro depuis 2021, sponsorisé par des grandes marques, ça m’arrive de publier un cliché bien habillé sur un beau vélo. Mais durant ma période cyclotouriste, j’avais un maillot Décathlon et des montages à 2 000 euros, peu cher quand on considère les 100 000 km que j’ai fait depuis 2010. Ce que je veux avant tout, c’est donner l’envie de rouler aux gens qui me suivent ! Le vélo est un sport populaire et il faudrait qu’il le reste.

En quoi le vélo est-il le meilleur allié pour découvrir le monde ?

Sofiane Sehili: Le cycliste est en accès libre. On a ce contact immédiat et l’air inoffensif, on ne perturbe rien. On attire la sympathie car on se retrouve souvent à avoir besoin d’aide.

Certains pays sont-ils plus réceptifs aux cyclistes ?

Sofiane Sehili: Globalement, je constate que les gens, partout dans le monde, sont bien intentionnés. Le Kirghizistan est un des pays qui m’a le mieux accueilli : on vous propose direct de monter dans le camion, même quand on est en train de pédaler !

Avec quels outils organisez-vous vos vadrouilles à vélo ?

Sofiane Sehili: Je suis ambassadeur Komoot. Je planifie tous mes itinéraires avec cette appli ultra simple et puissante qui marche partout dans le monde. Où que j’aille, je trouve en 30 secondes les rides que font les locaux.

Des projets d’ici à la fin d’année ?

Sofiane Sehili: Fin octobre, je participerai pour la première fois à la Rhino Run, 2 750 km en Afrique du Sud et Namibie. Un gros morceau !

Le top 5 des itinéraires Komoot de Sofiane

Celui-ci parce que c'est un des rides les plus durs que j'ai fait en Colombie, avec notamment un col culminant à plus de 4000m.
Celui-ci parce que c'est un des rides les plus durs que j'ai fait en Colombie, avec notamment un col culminant à plus de 4000m.

Colombie

© Komoot

Celui-ci parce qu'il montre l'efficacité qu'on peut atteindre avec un outil comme Komoot pour tracer une ligne droite à travers une bonne partie de la France, tout en restant sur des petites routes adaptées au vélo.
France

France

© Komoot

Celui-ci parce que c'est un des plus beaux itinéraires que j'ai fait en France dernièrement, sur des routes totalement désertes avec des paysages magnifiques.
L'itinéraire Komoot France méridionale.

France méridionale

© Komoot

Celui-ci parce que c'est un exemple de l'utilisation que je peux avoir de Komoot, où j'utilise les meilleurs itinéraires conseillés par les cyclistes locaux pour découvrir les endroits où je me trouve.
Tenerife

Tenerife

© Komoot

Un ride que j'ai fait l'année dernière en Sicile, parce que j'affectionne particulièrement rouler là-bas et que j'en garde d'excellents souvenirs.
L'itinéraire vélo Mazzarino - Palazzolo Acréide sur Komoot.

Sicile

© Komoot