Le traileur Ryan Sandes en pleine descente sur un trail du Cap en Afrique du Sud.
© Craig Kolesky/Red Bull Content Pool
Ultrafond

Les descentes les plus flippantes du monde en ultra-trail

Voici les 8 descentes les plus mythiques du monde du trail. Car si la souffrance est grande en montée, l’exigence de ces passages en dénivelé négatif peut aussi vous pousser dans vos retranchements.
Écrit par Geoffry Bresson
Temps de lecture estimé : 7 minutesPublié le
N'importe quel coureur de trail redoute les montées, et c'est assez logique. Mais une fois arrivé au sommet, vous finissez forcément par redescendre. Et les choses peuvent aussi se compliquer à ce moment-là.
Non seulement vous faites face à des pentes abruptes, mais le risque de chute est bien plus important en descente qu’en montée, notamment quand vous évoluez sur un sol instable fait de racines, de roches ou de poussière. Et on ne parle même pas de la pluie qui rend le sol glissant et encore plus instable.
Nous avons donc référencé ci-dessous les descentes les plus compliquées du monde, avec l’aide de l’ultra trailer Ryan Sandes et de quelques-uns de ses homologues.

1. Col de Ferret, la descente sans fin de l'Ultra-Trail du Mont Blanc

L'ultra-traileuse brésilienne Fernanda Maciel court sur une descente de l'Ultra-Trail du Mont-Blanc.

Fernanda Maciel sur le Col de Ferret

© Mathis Dumas/Red Bull Content Pool

  • Où : Du Col de Ferret à Praz de Fort (France, Suisse, Italie)
  • Altitude au sommet : 2 526 m
  • Altitude à l’arrivée : 1 051 m
  • Longueur de la descente : 20 km
Si le Col de Ferret de l’Ultra-Trail du Mont Blanc n'est pas très raide, il s'étend tout de même sur 20 km. L’impression qu’il ne finira jamais est donc bien présente quand vous évoluez sur ces pentes. Avant même d'arriver au Col de Ferret, vous avez déjà parcouru 100 km. Vos jambes vous font mal et ça ne va pas aller en s’améliorant.
« Il est placé à un point clé de l'Ultra-Trail du Mont Blanc» explique Sandes. « Il est toujours praticable et vous pouvez accélérer la cadence sur cette descente. Mais c'est aussi un moment où vous vous sentez vraiment fatigué, donc il n’est pas toujours facile de reprendre du temps à ce moment-là. Il faut donc trouver le bon équilibre, et garder une bonne vitesse sans se cramer non plus.»

2. Roque de los Muchachos sur la Transvulcania

Au menu, plusieurs passages sur des volcans

Au menu, plusieurs passages sur des volcans

© Transvulcania

  • Où : Du Roque de los Muchachos à Puerto de Tazacorte (île de La Palma, Espagne)
  • Altitude au sommet : 2 426 m
  • Altitude à l’arrivée : 9m
  • Longueur de la descente : 17 km
Le Roque de Los Muchachos est le point culminant de l'île espagnole de La Palma. Il fait partie de la course longue distance de la Transvulcania. Du sommet de Roque, vous descendez un segment qui vous emmène jusqu’au niveau de la mer. Le parcours est de 17 km et le dénivelé de 2 400 mètres.
« C'est long, c'est raide et c'est très technique » précise Sandes. « Il y a parfois des secteurs rocailleux et la chaleur rend cette descente extrêmement brutale. Le sentier est étroit. Ce n’est pas comme si vous pouviez vous laisser aller et profiter de l’inertie de la descente. Cela prend toute votre énergie.»

3. Le descente déconseillée aux débutant sur la Dolomites Skyrace

  • Où : Du Piz Boè à la ligne d'arrivée (Italie)
  • Altitude au sommet : 3,152m
  • Altitude à l’arrivée : 1 450 m
  • Longueur : 12 km
Cette descente technique est un passage de la course italienne de la Dolomyths Skyrace, longue de 22 km. Elle offre un dénivelé de 1 750 mètres. La pente moyenne y est de -15%. Ce sentier est principalement composé de gravier et de roches. Si vous n’avez pas peur de tomber, vous pouvez prendre un peu de vitesse, et il n'y a pas de chemin fixe à suivre à la descente.
« Sur cette descente, il y a parfois des virages, mais beaucoup de coureurs vont tout droit et foncent à pleine vitesse dans la pente. Mais il faut faire attention à ne pas tomber. Une chute peut vous faire tout perdre» explique le trailer pro Remi Bonnet.
4. La descente de Kilian Jornet sur la Tromsø Skyrace
Le sommet de Tromsdalstind

Le sommet de Tromsdalstind

© Flickr CC; Harald Groven

  • Où : Tromsdalstind (Norvège)
  • Altitude au sommet : 1238 m
  • Altitude à l’arrivée : 72m
  • Longueur : 4,5 km
Le coureur espagnol Killian Jornet et sa femme norvégienne Emelie Forsberg ont créé le Tromsø Skyrace en 2014. L’objectif était de proposer une course très technique pour les spécialistes de l’ultra-trail. Pari réussi avec un itinéraire qui emmène les coureurs sur deux des plus hauts sommets de la région : le Tromsdalstind et le Hamperokken.

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La descente du Tromsdalstind est une section hors-piste avec de larges parties rocailleuses. Si la distance n’est pas très longue par rapport à d’autres mentionnées ici, celle-ci est rapide et très technique. Au sommet du Tromsdalsting, vous débutez votre descente sur une calotte glaciaire enneigée sur 500 mètres de dénivelé. Pour ceux qui en ont besoin, vous pouvez vous aider grâce à une corde placée sur cette partie de la descente. Enfin, il faut également traverser quelques rivières dans une eau glacée avant de vous rapprocher du niveau de la mer.

5. La descente la plus dingue sur la Mount Marathon Race

  • Où : Du sommet du mont Marathon à Seward (Alaska, États-Unis)
  • Altitude au sommet : 921m
  • Altitude à l’arrivée : 27m
  • Longueur : 2,5 km
Cette descente ne dure que 10 à 15 minutes mais son intensité est assez extrême. Elle ne fait pourtant que 5 km, mais c'est apparemment suffisant pour passer de 27 m à 921 m, puis redescendre. La pente moyenne est de 34 degrés. Il est donc difficile de ralentir sur des portions aussi pentues.
Le terrain est constitué de roches instables posées sur un substrat rocheux dur. Mais ces pierres deviennent de plus en plus polies et glissantes vers la fin de la course. Selon la météo, vous devrez peut-être aussi composer avec la neige et la glace. Il n’est pas rare de voir des coureurs terminer cette descente blessés, en sang ou recouverts de boue. Il est d’ailleurs recommandé de s’équiper d’un casque, de gants, de lunettes, de genouillères et de coudières.

6. Le Devil's Peak au Cap

Ryan Sandes sur ses trails favoris du Devil's Peak au Cap

Ryan Sandes sur ses trails favoris du Devil's Peak au Cap

© Craig Kolesky

  • Où : Devil's Peak (Le Cap, Afrique du Sud)
  • Altitude au sommet : 1050 m
  • Altitude à l’arrivée : 20m
Le Devil's Peak est l’ultime sommet que vous empruntez sur les 108 km de la course des 13 Peaks Challenge, imaginée par Sandes dans cette région qui entoure la montagne de la Table au Cap. Une fois au sommet, vous avez déjà accumulé 6 500 mètres de dénivelé positif. Mais le cauchemar ne s'arrête pas là.

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Ryan Sandes sur la montagne de la Table

En caméra embarquée avec Ryan Sandes sur la montagne de la Table

« C'est très technique si vous le comparez à la plupart des descentes que vous trouvez en Europe» confirme Sandes. « Vous devez être en permanence sur vos gardes car l’endroit est assez rocailleux. La descente peut aussi être frustrante, car on peut voir la ligne d’arrivée au loin, mais le chemin à parcourir pour y arriver reste long et difficile.»

7. Dévaler un glacier sur l'Ultra Fiord en Patagonie

L'Ultra Fiord vous offre l’opportunité de courir sur un glacier chilien

L'Ultra Fiord vous offre l’opportunité de courir sur un glacier chilien

© Walter Alvial

  • Où : Glacier Chacabuco, Paso Biron (Chili)
  • Altitude au sommet : 1230 m
  • Altitude à l’arrivée : 750m
  • Longueur : 3 km
La course de l’Ultra Fiord se tient chaque année à l'extrémité sud de la partie chilienne de la Patagonie. C’est probablement l’une des courses les plus sauvages de la planète. Le temps y est glacial et venteux et les conditions toujours humides et boueuses. Descendre un glacier dans de telles conditions fait de cette descente l'une des plus exigeantes qui soit.

8. Entre cordes et passages escarpés au Trofeo Kima

Kilian Jornet sur la Trofeo Kima en 2018

Kilian Jornet sur la Trofeo Kima en 2018

© Vittorio Vaninetti/ClickAlps

  • Où : De Bocchetta Roma à Barbacan (Val Masino, Italie)
  • Altitude au sommet : 2950 m
Trofeo Kima est considéré comme l'un des marathons de haute altitude les plus difficiles au monde. Cette course se déroule chaque année depuis 1995. Elle couvre une distance de 50 km sur plus de 3 800 mètres de dénivelé d’escalade à Val Masino en Italie. Le segment le plus difficile de la course est une succession de montées et de descentes qui se poursuivent sur 25 km, en passant par sept cols de montagne. Les descentes sont raides et techniques, mais vous pouvez vous aider de cordes et de chaînes fixées à la montagne pour plus de stabilité sur les parois rocheuses verticales et les corniches exposées.