Ski alpin
Tout ce que tu dois savoir sur le slalom !
Des duels passionnants, souvent en plein milieu de station, le soir sous la lumière des projecteurs : le slalom parallèle est une discipline particulièrement spectaculaire dans le milieu du ski.
© Erich Spiess/ASP/Red Bull Content Pool
Du 26 au 28 avril, Val d'Isère accueillera la première Red Bull Alpine Park, une course de ski en slalom parallèle complètement folle imaginée par notre bon Clément Noël !
Cet événement est donc une bonne occasion pour de se poser la question suivante : qu'est-ce que le slalom parallèle ?
Le slalom : la plus ancienne discipline du ski
Cette discipline est considérée comme la plus ancienne compétition de ski alpin. Un slalom est une course dans laquelle un athlète doit effectuer une série de virages définis par des portes. Contrairement au slalom géant avec ses portes plus larges, le slalom parallèle a des distances très courtes, ce qui nécessite des changements de direction rapides.
Le premier slalom a été organisé par le "père du ski alpin" Mathias Zdarsky le 19 mars 1905 au Muckenkogel en Basse-Autriche. Puis, en 1922, Sir Arnold Lunn a fixé des règles officielles lors des championnats nationaux britanniques à Mürren, en Suisse. Les courses de slalom parallèle se caractérisent par le fait que deux manches sont organisées l'une après l'autre, les portes étant placées différemment pour la deuxième manche.
Slalom, mais d'où vient ce mot ?
Le mot slalom vient du norvégien "slalåm" - ce terme est composé des mots "sla" et "låm", ce qui exprimait à l'origine "trace de ski avec un abaissement régulier". Cependant, suite à un malentendu, le pionnier allemand du ski Wilhelm Paulcke a cru que le mot signifiait "virage en serpent" et a décrit dans un livre en 1905 le slalom comme étant "la conduite en serpentins". Ce terme s'est imposé au fil du temps. Alors que la même année, Zdarsky ne parlait que de "compétition" pour sa course, Sir Lunn utilisait le mot "slalom" à Mürren en 1922.
Parallèle, mais pas identique
Alors que dans le slalom classique, un skieur part seul contre le chronomètre et c'est celui qui a réalisé le meilleur temps en cumulé après deux manches qui gagne, dans le slalom parallèle, deux parcours sont tracés côte à côte et la compétition se déroule sous forme d'élimination. Au signal, deux coureurs partent en même temps dans la pente, l'un sur la piste généralement rouge, l'autre sur la piste habituellement bleue. Puis on inverse les parcours pour des raisons d'équité.
Il est possible de placer les courses de manière relativement parallèle, mais il ne sera jamais possible de créer deux parcours complètement identiques et donc aussi rapides l'un que l'autre. Celui qui franchit la ligne d'arrivée en premier après la deuxième course atteint le prochain tour. Pour les spectateurs, ce format est excitant car ils voient les coureurs en duel direct et pas seulement en train de se battre contre le chronomètre. S'il y a beaucoup de participants : les coureurs commencent par des manches de qualification, où ils sont chronométrés individuellement. Ce n'est qu'en finale qu'ils s'affrontent selon le système d'élimination directe décrit ci-dessus.
Le slalom parallèle a une histoire longue et mouvementée
La première compétition officielle de slalom parallèle a eu lieu le 21 février 1967 sur la piste de ski de Hohe Wand à Vienne. La Tchécoslovaque Anna Morawa et le Polonais Andrzej Bachleda l'ont emporté sous une pluie battante et devant plus de 2500 spectateurs. Le premier slalom parallèle de la Coupe du monde de ski de la FIS, créée en 1967, n'a ensuite eu lieu qu'en 1975 dans le Tyrol du Sud, à Val Gardena. Mais le format ne s'est pas imposé dans un premier temps. Jusqu'en 1998, seuls quelques slaloms parallèles ont été organisés, notamment en janvier 1986 sur le Hohen Wand à Vienne devant 10 000 spectateurs et en décembre 1986 sur le Teufelsberg à Berlin. De 1998 à 2010, aucune course parallèle n'a été inscrite au calendrier de la Coupe du monde.
Slalom parallèle, seconde tentative
Depuis la saison 2010/11, les courses parallèles font à nouveau partie de la Coupe du monde FIS, d'une part, souvent en compétition par équipe comme slalom géant parallèle avec de plus grandes distances entre les portes et, d'autre part, comme slalom parallèle. Ce format urbain qui attire les spectateurs a fait ses débuts le 2 janvier 2011 dans le parc olympique de Munich. Sur la piste de 200 mètres de la montagne olympique, Maria Pietilä Holmner (SUE) et Ivica Kostelić (CRO) ont gagné devant 25 000 spectateurs.
Deux ans plus tard, en 2013, la victoire de Felix Neureuther (GER) sur son rival de toujours Marcel Hirscher (AUT) a été un moment fort pour le public munichois. Mais c'est justement le lieu qui met en lumière les défauts des événements en ville : un large public, un enthousiasme encore plus grand, mais en 2012, 2014 et 2015, l'événement a dû être annulé à cause d'une météo pas adapté. Et ce, après avoir planifié spécialement pour 2015 une nouvelle infrastructure de ski avec une construction de tribunes géantes. D'autres villes ont également connu des problèmes de météo à plusieurs reprises. Février 2019 fut la date du dernier slalom parallèle. Ramon Zenhäusern (SUI) avait alors remporté la victoire à Stockholm. Une tentative de reprise à Lech-Zürs (AUT) en novembre 2022 a échoué en raison du manque de neige.
Le Teufelsberg dans la forêt de Grunewald mesure 120 mètres de haut, c'est le deuxième plus haut sommet de la zone urbaine de Berlin. Malgré son altitude relativement basse, la capitale allemande a un passé significatif en termes de sports d'hiver : de 1964 à 1972, un téléski avec projecteurs et canons à neige se trouvait sur la montagne formée par les décombres. Et le 28 décembre 1986, le clou du spectacle : une course de la Coupe du monde FIS au milieu de la ville divisée qui fêtait alors son 750e anniversaire ! Plus de 13 000 spectateurs s'étaient rassemblés, même si la tombée de neige de la veille s'était transformée en pluie et qu'il faisait quatre degrés de plus. Le champion olympique de descente de 1980, Leonhard Stock (AUT), à la recherche de sa première victoire depuis plus de 6 ans, l'a emporté à la surprise générale.
Succès allemand en slalom parallèle
Felix Neureuther, deuxième du slalom parallèle de Moscou en 2012 et vainqueur à Munich l'année suivante, a déclaré après sa victoire que c'était "un succès très spécial" pour lui : "Tout s'est mis en place, la course est tellement géniale ! Les gens m'ont tellement motivé !" Lors du dernier événement urbain de la FIS à Stockholm en 2019, Christina Geiger, originaire d'Oberstdorf, a perdu la finale contre Mikaela Shiffrin mais c'est le meilleur résultat en Coupe du monde de la carrière de Geiger. De son côté, l'Américaine Shiffrin, grâce à ses cinq victoires en compétition parallèle jusqu'à présent, est la seule personne dans l'histoire de la Coupe du monde à avoir remporté des victoires dans six disciplines.
Tu as envie de découvrir à quoi ressemble le slalom parallèle dans un cadre très cool ? Alors passe une tête au Red Bull Alpine Park entre les 26 et 28 avril à Val d'Isère !