S’installer dans le canapé pour voir Romain Ntamack et ses collègues est d’une simplicité enfantine. Par contre, réussir à analyser la performance de chacun des membres de l’équipe est bien plus complexe. Pour cela, il va déjà falloir poser les bases, à commencer par la différenciation de chaque poste et leur fonctionnement.
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Quels sont les différents postes au rugby ?
Organisation générale d’une équipe de rugby à XV
Il existe différentes variantes dans ce beau monde qu’est l’Ovalie, on a d’ailleurs déjà fait le point sur les différences entre le rugby à XV et le rugby à VII. Aujourd’hui, on se concentre sur le rugby à XV.
Comme son nom l’indique, il se dispute à 15 contre 15, et chaque équipe est divisée en deux parties, les avants et les arrières. Au sein de ces deux groupes, à l’exception des deuxièmes lignes, des troisièmes lignes, des piliers et des trois-quarts centres, tous les joueurs évoluent à des postes différents.
Numérotation officielle des postes
Contrairement à de nombreux sports, au rugby (à XV, pas à VII), les guerres d’égos pour choisir un numéro n’existent pas, pour la simple et bonne raison que les joueurs sont cantonnés à un numéro qui va avec leur poste. Voici la numérotation officielle :
- Pilier : numéros 1 et 3
- Talonneur : numéro 2
- Deuxième ligne : numéros 4 et 5
- Troisième ligne aile : numéros 6 et 7
- Troisième ligne centre : numéro 8
- Demi de mêlée : numéro 9
- Demi d’ouverture : numéro 10
- Trois-quarts centres : numéros 12 et 13
- Trois-quarts ailes : numéros 11 et 14
- L’arrière : numéro 15
Répartition entre avants et arrières
Les avants sont au nombre de 8, alors que les arrières sont 7. Les avants composent le pack, et donc la mêlée. Les arrières, quant à eux, ont en charge l’animation lorsque le ballon est en jeu.
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Les avants au rugby à XV : fonctions et rôles
Julien Marchand, talonneur du XV de France et du Stade toulousain
© Grégory Hippolyte/Red Bull Content Pool
Les piliers (Postes 1 et 3) : la force de la mêlée
Les piliers sont assez aisément reconnaissables du fait de leur physique. Souvent plus lourds que leurs coéquipiers tout en étant plus petits que les deuxièmes lignes, ils sont là pour pousser en mêlée et doivent donc avoir un centre de gravité assez bas. Lors des touches, ils sont aussi chargés de soulever leurs camarades dans les airs.
Le talonneur (Poste 2) : le maître de la touche et du lien
Positionné entre les deux piliers lors des mêlées, comme son nom l’indique, le talonneur doit tenter de pousser le ballon vers son camp avec ses pieds. Sur les touches, c’est lui qui se charge du lancer.
Les deuxièmes lignes (4 et 5) : la hauteur et la puissance
Si l’on parle ici de hauteur, c’est parce que les deuxièmes lignes sont, en général, les joueurs les plus grands de l’effectif. Leur mission : déblayer dans les regroupements, sauter sur les touches pour récupérer le ballon et pousser en mêlée. Au plus haut niveau, ils mesurent 2 mètres en moyenne.
Les troisièmes lignes ailes (6 et 7) : l’équilibre entre puissance et mobilité
À la fois rapides sur leurs appuis et puissants, les troisièmes lignes ailes sont la plupart du temps les meilleurs tacleurs de l’équipe. Polyvalents et endurants, ils sont impliqués sur presque toutes les phases de jeu.
Le troisième centre (8)
Comme les troisièmes lignes ailes, le troisième centre est grand et capable de bien plaquer. Si ce n’est pas assez parlant, c’est le poste où évoluait Sébastien Chabal. Il a également un rôle plus tactique, car il est parfois chargé d’extraire le ballon en mêlée.
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Les postes des arrières : la vitesse et la stratégie
Le demi de mêlée (Poste 9)
Le demi de mêlée est généralement l’un des joueurs sur qui repose une énorme responsabilité. Placé à proximité des rucks, il a la lourde tâche d’orienter le jeu vers ses coéquipiers. Avec le Stade toulousain comme le XV de France, c’est évidemment évidemment Antoine Dupont qui est à ce poste.
Le demi d’ouverture (Poste 10)
Comme au foot, le numéro 10 est généralement très technique. Spécialiste des passes et du jeu au pied, il s’occupe aussi souvent des pénalités. Au Stade toulousain, c’est Romain Ntamack qui joue à ce poste, même si c’est Thomas Ramos (arrière) qui frappe les coups de pied.
Les trois-quarts centres (Postes 12 et 13)
Avec leur puissance physique, grâce à des feintes bien senties ou une passe, les centres doivent chercher à apporter le danger dans le camp adverse.
Les ailiers (Postes 11 et 14)
C’est bien connu, les ailiers sont souvent à la conclusion des phases offensives de leur équipe. Positionnés sur les extérieurs, ils sont le dernier maillon de la chaîne. Connus pour leur vitesse, ils doivent être capables de déborder et d'aplatir, comme de potentiellement envoyer un raffut sur le dernier défenseur.
L’arrière (Poste 15)
Dernier jour de cette liste, l’arrière doit amener le surnombre en attaque comme être à la réception des dégagements adverses. Avec la multiplication du jeu au pied dans le rugby moderne, il a donc un rôle primordial. C’est généralement aussi l’arrière qui tente des chandelles.
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Les postes au rugby à 7 : particularités et différences
On l’a évoqué précédemment, le rugby à VII est radicalement différent. D’ailleurs, si vous avez suivi les aventures d’Antoine Dupont lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, vous le savez probablement déjà. Pour tout savoir sur ce qui change entre équipes de XV et de VII, rendez-vous sur notre article dédié.
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Caractéristiques physiques et compétences par poste
Gabarit et physique Idéal selon les postes
Sans surprise, chaque poste est plus ou moins lié à un archétype physique précis. Du fait de leur rôles en mêlée, les avants sont plus grands et lourds que les arrières. Ceux-ci, ayant pour rôle de prendre la défense à revers grâce à leur vitesse, vision de jeu et passes, sont plus petits et plus sveltes.
Si l’on devait faire un rapide résumé, sachez qu’au cours de la Coupe du monde 2023, les deuxièmes lignes mesuraient en moyenne 2 mètres pour 119 kilos. Derrière eux, les demi de mêlée étaient à 83 kilos pour 1,77 mètre.
Compétences techniques essentielles
Comme abordé plus haut, chaque poste doit remplir une mission spécifique qui s’accompagne de compétences techniques. Être une brute en mêlée est déjà un accomplissement technique et physique monumental, mais savoir aussi tirer les touches efficacement (et en symbiose avec le reste de vos coéquipiers) en est un autre. Même si le physique de certains joueurs peut renvoyer une image assez brutale, le rugby est un sport excessivement technique, que vous ayez une préférence pour les talonneurs ou les arrières.
Comment choisir son poste au rugby
Pour choisir votre poste de prédilection, on vous conseille de vous orienter vers un aspect du jeu qui vous plaît particulièrement. Si vous êtes à l’aise au pied, optez pour les postes d’arrière ou de demi d’ouverture. Si vous aimez la combativité, pensez à rejoindre les avants. Bien sûr, même en amateur, le physique un rôle important. Se retrouver en mêlée face à un pilier de 130 kilos n’est pas forcément idéal quand on fait 1,75 pour 70 kilos. Dans tous les cas, l’entraîneur du club sera là pour vous aiguiller et analyser vos forces et faiblesses.
Recommandations selon l’expérience
Pour les débutants, du fait de son faible impact lors des phases arrêtées, le poste d’ailier est une bonne option. Même lorsque le ballon sera en jeu, vos erreurs potentielles risquent d’assez peu handicaper l’équipe, si ce n’est que vous allez annihiler bon nombre d'actions offensives.
Évolution et changement de poste au cours d’une carrière
Même si c’est assez rare, au cours de leurs carrières, certains joueurs décident (ou sont poussés par le staff) de changer de poste. Le plus connu d’entre eux est probablement Jonah Lomu. Troisième ligne aile au départ, le Néo-Zélandais et son mètre 96 a ensuite été positionné en tant qu’ailier, une décision qu’il qualifiera plus tard de “meilleure de sa carrière”.
Du côté du Stade toulousain, Thomas Ramos est un autre exemple criant. Du fait de sa polyvalence, il est capable de jouer arrière comme demi d’ouverture.
Le rugby, c'est un sport destiné à tous. Quelle que soit votre corpulence et vos qualités, il y a une place qui vous attend sur la pelouse. Par contre, contrairement à certains clichés, il s’agit d’une discipline très technique, alors avant d’espérer rejoindre l’effectif des Rouge et Noir à Ernest-Wallon, il va falloir progresser. Sinon, vous pouvez aussi suivre leurs matchs en consultant leur calendrier.